L'Union maghrébine des agriculteurs (Umagri) organise les 14 et 15 septembre un atelier régional de l'Afrique du Nord, sur le thème : «Relever les défis du changement climatique : les stratégies des petits agriculteurs pour réaliser la sécurité alimentaire et la croissance en Afrique». Cet atelier vient en préparation du «Forum africain du programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine» (Pdda) qui se tiendra du 4 au 8 octobre au Burkina Faso. Ce forum est une plateforme annuelle d'échanges et d'apprentissage par les pairs sur les progrès de l'agriculture africaine entre les décideurs politiques et les praticiens provenant de différents sous-secteurs agricoles. L'objectif des échanges est de promouvoir la divulgation de bonnes pratiques à travers les pays africains. «Mais il faut dire que le Pdda est méconnu chez les agriculteurs maghrébins. La régionalisation de ce programme doit prendre en considération les spécificités de notre région. Donc, l'actuel atelier est une occasion pour promouvoir les objectifs du Pdda et de préparer la participation maghrébine au Forum du Burkina Faso», explique Mme Fatma Ben Rejeb Hezami de l'Umagri. Depuis des années, les agriculteurs africains subissent les effets du changement climatique, notamment des pluviométries de plus en plus imprévisibles, l' élévation des températures, la raréfaction aquatique ou des inondations récurrentes. «L'impact du changement climatique sur le secteur agricole est très important. La région nord de l'Afrique sera touchée par ce changement. Les pays maghrébins ont mis des stratégies d'adaptation pour atténuer les méfaits du changement climatique sur l'agriculture. Nous avons des expériences réussies dans ce domaine. Cet atelier qui réunit les représentants des organisations maghrébines des agriculteurs et des ONG est une occasion de connaître les différentes expériences en la matière et les transporter au Forum africain du Burkina Faso», précise M. Mabrouk Bahri, président de l'Umagri. Ainsi, le Forum africain va prendre en considération les expériences réussies et les bonnes pratiques des agriculteurs pour s'adapter aux changements climatiques et atténuer ses impacts. La réduction de la déforestation et le reboisement, l'exploitation des forêts dans un but agroalimentaire et la récupération des déchets, ainsi que la gestion des sols, la reconstitution de terrains dégradés et la culture sans labour sont des exemples d'initiatives d'adaptation au changement climatique. Les stratégies d'adaptation couvrent également les mesures de préservation et de gestion responsable et durable des ressources naturelles. Par ailleurs, cet événement africain va permettre de faire circuler les informations sur les possibilités offertes aux organisations de producteurs d'avoir accès et d'utiliser les mécanismes internationaux qui financent la lutte contre le changement climatique, comme celui de développement propre (MPD). Les structures du Pdda vont aider les organisations politiques à promouvoir des agendas nationaux et régionaux en vue de soutenir l'adaptation au changement climatique. «Il faut développer les coopératives qui vont permettre aux petits agriculteurs de régler leurs problèmes et de réduire la dépendance. Le pouvoir politique doit assurer une mise à niveau du secteur en prenant en considération l'apport de la recherche scientifique. Il doit développer des stratégies d'accompagnement et de sensibilisation», souligne M. Abdelkarim Lebsir, membre de l'Union nationale des paysans algériens. La durabilité de la production agricole est un défi à relever par tous les pays. «La gestion des ressources en eau, la valorisation des résultats de la recherche scientifique et l'adaptation aux périodes de la sécheresse figurent parmi les grands axes de la stratégie tunisienne de l'adaptation au changement climatique. De même, la vulgarisation et la sensibilisation des agriculteurs aux bonnes pratiques pour une gestion durable de nos ressources naturelles et l'utilisation des nouvelles technologies vont permettre aux agriculteurs d'améliorer le rendement et de garantir la sécurité alimentaire. Toutefois, les groupements de développement qui regroupent les petits agriculteurs jouent un rôle important dans la résolution des problèmes des différentes filières», indique M. Mohamed Ben Ismaïl, un expert tunisien et membre de l'Umagri.