Les mesures proposées aux clubs de l'élite (L1 et 2) sont de toute première importance. Leur adoption constitue un premier pas sur la voie de l'assainissement. L'assemblée générale ordinaire des clubs professionnels prévue ce vendredi, à 16h00 à Gammarth, pourrait marquer un tournant dans l'histoire du football d'élite en Tunisie, puisqu'elle est appelée à adopter des mesures de toute première importance. D'abord, au niveau des dépenses de plus en plus importantes réservées aux salaires dédiés aux joueurs et aux entraîneurs. Un cap de 120 mille dinars pour les joueurs les plus chers représente d'une façon ou d'une autre une insulte pour toutes les autres catégories professionnelles par ces temps où l'économie nationale plonge allègrement, et où avocats, médecins, pharmaciens et tutti quanti mettent une pression de tonnerre au chapitre des coupes fiscales qui leur sont imposées. Jusque-là, le domaine du foot ressemble à un no man's land, puisque les salaires versés aux joueurs ne sont pas imposables. Une sorte de paradis fiscal, donc. Les nouveaux textes proposent ainsi un plafonnement des salaires dont la masse ne doit désormais dépasser les 40% du budget total de l'association. En ce qui concerne les entraîneurs, dont les émoluments peuvent aller jusqu'à une centaine de milliers de dinars, surtout pour les étrangers, compte tenu de la chute vertigineuse du dinar par rapport à l'euro, les salaires vont donc être plafonnés en fonction de la catégorie à laquelle ils appartiennent. Il y aura toujours des dessous-de-table, des extras pour contourner la législation, mais c'est déjà un pas important franchi sur la voie de l'assainissement. Stop à la resquille ! La fédération veut, également, s'attaquer au recrutement intempestif de joueurs étrangers. Le championnat national passe pour être un fourre-tout où les footballeurs venus de divers horizons cherchent à se faire un nom et à se construire un C.V. On y trouve donc du bon et du moins bon, les internationaux y étant une denrée rare. Par conséquent, on va «filtrer» l'arrivée des étrangers en ne délivrant une licence qu'aux joueurs de plus de 19 ans comptant au moins cinq sélections avec leur équipe nationale représentative, et qu'aux joueurs de moins de 19 ans pouvant se prévaloir d'au moins une dizaine de sélections des jeunes. On veut de la sorte arrêter l'hémorragie aussi bien sportive que financière inhérente à l'engagement à tour de bras de quelques «bras cassés» qui n'apportent strictement rien aux clubs et au football tunisien, et qui se font à ses dépens une petite carrière.