La rencontre, mercredi 25 juin, entre le Président Kaïs Saïed et la Cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzri au palais de Carthage n'avait rien d'une réunion de routine. Et pour cause ! Elle portait la marque d'une mise en garde ferme et d'une ligne de fracture désormais clairement tracée entre ceux qui croient encore au projet de libération nationale et ceux qui, tapis dans l'ombre des bureaux feutrés, sabordent le chantier du changement. Le Chef de l'Etat n'a pas mâché ses mots. L'administration, censée être le bras opérationnel de l'Etat, est gangrenée par des foyers de résistance passifs et actifs, souvent téléguidés par des lobbys qui refusent obstinément que la Tunisie avance. Ces lobbys, nourris par des intérêts étroits et parfois obscurs, agissent comme une machine invisible, mais redoutable, qui grippe les rouages du service public. Le Président l'a dit sans ambages : l'impunité n'est plus une option. Et ceux qui, de l'intérieur même de l'administration, servent ces agendas sont désormais dans la ligne de mire. Faut-il rappeler que chaque Tunisien le ressent au quotidien. Retards, procédures absurdes, silences administratifs, obstacles à la limite de l'absurde. Ce n'est pas seulement une question de dysfonctionnements, mais bel et bien de sabotage organisé. Ce que Kaïs Saïed nomme « guerre de libération nationale» n'est pas une figure de style : c'est une réalité politique. Mais qu'on se le dise : le train est sur les rails. Les secousses sont nombreuses, les écueils abondent sur la voie, mais le courant de l'histoire ne s'arrêtera pas. L'eau trouvera toujours son chemin. Le peuple tunisien n'a pas fait sa révolution pour la voir confisquée par une poignée de réfractaires au progrès. Les mots d'ordre sont désormais clairs : loyauté, patriotisme, rigueur et dévouement. Et à ceux qui s'accrochent à leurs privilèges comme des naufragés à leur radeau, le temps du confort est terminé. La République nouvelle exige des bâtisseurs, pas des saboteurs. Si réforme il doit y avoir — et il y en aura—, elle passera aussi par un assainissement. Car toute résistance à la transformation n'est plus seulement un acte administratif : c'est un acte politique. Et la Tunisie n'a plus le temps d'attendre.