Ahmed Jaouadi : toujours plus haut, toujours plus fort ! Bien des fans ont veillé tard pour voir ce 1.500 mètres nage libre dans lequel était engagé le champion du monde Ahmed Al-Jaouadi. La Presse — Une course dont la qualification s'effectue au temps. Jaouadi, qui avait imprimé à la course un rythme étudié, a bouclé la distance en 14'44''61 en tête du groupe 3 et deuxième au classement général des séries de ce 1.500 m nage libre. Il sera présent à la dernière course figurant à son programme d'engagement aujourd'hui, à 12h30. Cette finale en présence de challengers de très bon niveau est à vivre. Il est difficile de pronostiquer quoi que ce soit, étant donné que d'après les temps de ces éliminatoires, les finalistes sont assez proches l'un de l'autre. L'Allemand F Wellbrock, qui s'est classé premier au temps en réalisant 14'44 81, semble le plus menaçant. Reste la valeur intrinsèque de chacun des prétendants et bien entendu la récupération des efforts de la veille qui donneront à cette finale tout son charme. L'or est à la portée de notre champion. Mais une médaille, c'est sûr. Le drapeau tunisien grimpera encore une fois aux mâts de ce Mondial, qui nous a permis de vivre des moments émouvants. D'ailleurs, nous n'étions pas les seuls à rendre hommage à la prestation de Jaouadi, qui a impressionné par son aisance et son style parfait et qui, à vingt ans, a dominé, dans des temps remarquables, ces courses de fond. Pour notre champion, ce sera une accolade d'adieu pour son mentor et entraîneur Philippe Lucas, qui l'a si bien préparé. Il ne faudrait pas oublier le charisme de cet homme qui a joué un rôle important pour que Jaouadi, déçu par la médaille qui lui a échappé aux JO, a déserté les bassins. C'est lui qui l'a repris en main et posément lui a redonné le goût de la compétition. Ahmed Jaouadi, ce Mondial terminé, est appelé, en effet, à rejoindre les USA où il intégrera une université américaine. Pour préparer les Jeux de Los Angeles. La logistique doit suivre Tout ce que nous pourrons espérer, c'est que la logistique suive. Un champion exige le respect de son programme et des moyens que l'on doit mettre à sa disposition. Les dossiers à préparer, les attestations, la paperasse, ce n'est pas à lui de s'en inquiéter. Il ne faudrait pas qu'il revive les angoisses vécues à la veille de ce Mondial. Et encore, aux dernières nouvelles, ses affaires, pour lesquelles il s'est déplacé à Tunis pour avoir de quoi payer ses dettes et emprunts, auprès de ses amis pour... survivre, n'ont pas été réglées en totalité. Aucun des grands champions qu'il a battus à pleine couture n'est dans ce cas. Parce que tout simplement on n'entretient pas un champion du monde avec des miettes raclées au fond des tiroirs, offertes en grande pompe en présence des médias invités pour la circonstance. Ce n'est pas une aumône qu'on lui fait, mais un dû, auquel il a droit pour rester le meilleur. La natation, une fois la sanction de Hafnaoui purgée, pourra se prévaloir des trois authentiques prétendants à Los Angeles qu'elle possède. C'est donc un sport à part. Il le doit à ses champions en or qui se succèdent. Changement de nationalité sportive Il faudrait que les parties prenantes agissent pour protéger ce trésor. D'ailleurs, nous avons eu vent qu'un pays du Golfe à offert un chèque en blanc, pour qu'un de nos jeunes en pleine ascension change de nationalité sportive. Programme déjà prêt Au lendemain de ce Mondial, le programme des jeunes qui y ont participé est déjà prêt. Sauf changement, Jamila Boulakbache rejoindra Philippe Lucas en septembre et Ben Abbes ira terminer ses études universitaires à Grenoble. Ce jeune se débat seul. Il n'a reçu aucune aide alors qu'il a réalisé l'exploit de battre 3 minimums pour les mondiaux, en effaçant au passage les vieux records de Mellouli sur 100m et 200m dos.