Alors que l'Union européenne a annoncé récemment un durcissement de l'application des règles liées à la demande de visa Schengen pour les ressortissants algériens, de nombreuses interrogations émergent en Tunisie. Les Tunisiens sont-ils eux aussi concernés par cette nouvelle mesure ? Une communication officielle ciblée sur l'Algérie Depuis l'annonce officielle de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, le 4 août 2025, les voyageurs algériens sont soumis à une stricte application d'une règle déjà existante dans le Code Schengen : celle qui impose de déposer sa demande de visa auprès du consulat du pays constituant la destination principale du séjour en Europe. Un visa Schengen délivré par la France ou l'Italie ne peut plus être utilisé librement pour voyager majoritairement dans d'autres Etats membres. Cette clarification vise à mettre fin à certaines pratiques, comme le choix d'un consulat plus rapide, même si le pays en question n'était pas la véritable destination. Les autorités européennes entendent ainsi renforcer le contrôle sur les itinéraires déclarés et améliorer la gestion des flux migratoires en provenance d'Algérie. Désormais, les ressortissants algériens devront impérativement déposer leur demande de visa auprès du consulat du pays qui constitue leur destination principale en Europe, sous peine de refus ou d'annulation du visa à la frontière. Cette règle n'est pas nouvelle en soi. Elle est prévue par le Code communautaire des visas Schengen. Toutefois, ce rappel officiel traduit une volonté politique claire : celle de renforcer l'application stricte de cette règle en Algérie, en réponse à une hausse significative des demandes et à certains détournements observés dans la pratique. Qu'en est-il pour la Tunisie ? Du côté de la Tunisie, aucun communiqué similaire n'a été publié à ce jour par la Délégation de l'UE ni par les consulats des pays membres (France, Italie, Espagne...). La règle de la "destination principale" est bien en vigueur, comme partout ailleurs dans les pays tiers, mais aucun renforcement spécifique ou contrôle intensifié n'a été annoncé officiellement pour les ressortissants tunisiens. Les consulats européens en Tunisie (notamment ceux de la France, de l'Italie et de l'Espagne..., via leurs prestataires France-Visas, VFS Global et BLS International) continuent de mentionner cette exigence dans leurs procédures, sans en faire une priorité nouvelle ni la mettre en avant dans leur communication récente. Ce contraste s'explique par plusieurs facteurs. L'Algérie fait partie des pays enregistrant le plus grand nombre de demandes de visa Schengen chaque année, ce qui engendre une pression accrue sur les services consulaires et des pratiques parfois non conformes (comme le dépôt de demandes dans des consulats jugés "plus souples" sans que cela corresponde à la destination réelle du séjour). En Tunisie, le volume des demandes reste important, mais dans des proportions moins critiques. Par conséquent, aucune mesure particulière d'encadrement renforcé n'a été jugée nécessaire pour l'instant. Ceci pour dire que si les Tunisiens ne sont pas directement concernés par la communication récente de l'UE en Algérie, ils doivent toutefois rester vigilants, car la règle de la destination principale s'applique à tous les demandeurs de visa Schengen, quelle que soit leur nationalité et ne pas la respecter peut entraîner le refus de visa, ou dans certains cas, des complications à l'entrée sur le territoire européen. Donc, pas de panique pour les Tunisiens, mais un rappel utile à respecter les règles existantes pour éviter tout désagrément lors des prochains voyages vers l'espace Schengen.