Deux voix, deux pays, une même passion : la scène du Théâtre de plein air de Hammamet a vibré ce samedi au rythme des grands classiques de la chanson française, dans le cadre de la 59e édition du Festival international de Hammamet (FIH). Le spectacle intitulé « Sinfonica – Spécial tubes français » a réuni la chanteuse tunisienne Zeineb Oueslati et le Français Philippe Cavaillès, accompagnés d'un orchestre dirigé par le maestro Jihed Jbara, pour un vibrant hommage à Edith Piaf, Dalida, Charles Aznavour et Jacques Brel. La soirée a débuté avec une série d'interprétations magistrales de Zeineb Oueslati, rendant hommage à Edith Piaf à travers des titres emblématiques tels que Hymne à l'amour, La vie en rose, La foule ou encore Padam padam. Fidèle à l'intensité émotionnelle de Piaf, l'artiste a su captiver un public cosmopolite, conquis par la justesse de son interprétation. Le répertoire de Dalida a ensuite pris vie avec énergie, notamment à travers Paroles, paroles, Gigi l'amoroso et Salma ya salama, dans une performance haute en couleur. L'arrivée sur scène de Philippe Cavaillès, reconnu en France comme l'un des interprètes officiels de Charles Aznavour, a marqué un tournant dans la soirée. Sa voix troublante de ressemblance avec celle du maître a donné une intensité particulière aux titres Il faut savoir, Hier encore, For me formidable, Comme ils disent et Emmenez-moi, embarquant l'audience dans un voyage empreint de nostalgie. Cavaillès, également voix de la bande originale du film Monsieur Aznavour (réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir), a clôturé cette partie avec La bohème, avant d'enchaîner avec les œuvres poignantes de Jacques Brel, notamment Quand on n'a que l'amour et Ne me quitte pas. En guise de final, les deux artistes se sont réunis en duo sur « La bohème », à la demande d'un public conquis et ému, réclamant un dernier instant de grâce. Lors de la conférence de presse, le chef d'orchestre Jihed Jbara a souligné le travail minutieux de réorchestration réalisé pour offrir une nouvelle lecture musicale de ces chefs-d'œuvre, sans en trahir l'âme. Zeineb Oueslati a exprimé sa joie d'avoir pu rendre hommage à des figures mythiques telles que Piaf et Dalida. Quant à Philippe Cavaillès, il a salué le cadre « magique » du théâtre de Hammamet, évoquant une expérience « unique » grâce à la présence d'un orchestre complet. Cavaillès a également partagé les coulisses de son spectacle hommage à Aznavour en France, produit de manière indépendante, en collaboration avec le dernier chef d'orchestre du chanteur disparu et ses musiciens historiques. "J'aime tellement les chansons d'Aznavour que je pourrais les chanter cinq heures d'affilée si c'était possible", a-t-il confié avec émotion.