Un répertoire coloré et bien métissé, porté par nos artistes entre jazz, chansons françaises, et un zeste oriental… La 2e soirée des Journées Culturelles de Carthage pour les artistes tunisiens à l'étranger a démarré en vocalise et en musique. La Franco-Tunisienne Hager Hnana a dirigé les rênes d'une performance musicale déroutante, qui a enchanté petits et grands présents dans l'enceinte de la salle des jeunes créateurs à la Cité de la culture, berceau de cette première manifestation exclusivement dédiée aux créateurs tunisiens prolifiques à l'étranger. L'artiste Hnana était accompagnée de deux partenaires qui ont choisi un répertoire pour le violoncelle, le chant, une soprano, et le piano. Ces deux dernières, l'Allemande Caroline Macphee, chanteuse lyrique / soprano, et la Britannique Mary K.Offman, pianiste, ont amplement porté la prestation par le maniement de leurs instruments. Les trois virtuoses, vivant à Lyon, ont choisi au départ le répertoire porté par le violon et le chant, ce qui est rare. Et autour de ce répertoire, des mélodies ont été chantées par Caroline au piano, Hager a fait une sonate pour violoncelle, et une autre mélodie de Foret a été transcrite par lui-même pour le violoncelle. Caroline l'a chantée deux fois pendant le programme. Les trois amies ont surtout joué de la musique française. Il n'y a eu que des mélodies françaises poétisées, assez pour que la foule soit hypnotisée pendant plus d'une heure, grâce à la puissante voix de Caroline. Un morceau intitulé « Le papillon et la fleur », une sorte de dialogue entre deux personnes dont l'une est absente. Une chanson qui parle de la douleur d'une personne qui rêve de son amante. Elle l'obsède après son départ. Une autre chanson parle d'une femme qui essaie d'accepter le départ de son mari, parti en mer. Une chanson poétique à souhait qui parle de distance, de séparation, de sentiments et de déchirement. Une transcendance sonore intense. La soirée s'est poursuivie à la salle des Régions, déjà envahie par un public jeune majoritairement. Toutes et tous impatients de voir apparaître sur scène la jeune chanteuse tunisienne « Lina ben Ali » accompagnée de 5 jeunes musiciens qui ont vécu en France et continuent à y vivre. Elle a commencé son spectacle par un répertoire musical français. Du grand classique comme des reprises de Jacques Brel, des reprises de feu Charles Aznavour comme « La Bohème », d'Edith Piaf « La Môme ». Ses musiciens, l'un à la basse, et les autres munis d'une guitare électronique, d'un clavier ou d'un violon ont grandement porté la prestation. Lina a ensuite enchaîné avec des reprises en anglais comme « This is Amazing world », et d'autres chansons d'Amy Winehouse. « Back to Black » a fait vibrer le public vers 21h00 rappelant au passage ses origines algériennes et plus particulièrement « Béjeoises », enchaînant avec des morceaux en espagnol pour finir avec « Ghirek enta » de Souad Messi et « Ouahrane ». Place au jazz au final, les membres du groupe « Jazz Oil », concepteurs de ce projet musical vieux de 10 ans et qui n'est pas près de s'arrêter, ont déboulé sur scène pour un final en grande pompe, devant un public qui a bougé sur les rythmes de leur musique instrumentale jazzy avec un zeste d'oriental. Un trompettiste, un claviériste, le 3e à la guitare électronique. Des extraits de leur album « Jounoun », comme le morceau « Lamma » ou « Hkeya » et d'autres évasions musicales qui se sont étalées sur plus d'une heure. Une performance scénique inouïe pour les jeunes mélomanes présents.