Les fans de l'équipe nationale sont désormais aux anges et fiers de leur équipe dans cette CAN 2017 qui se joue actuellement au Gabon. «Un groupe d'une cinquantaine de personnes vient d'envahir les rues de la cité Ennasr afin de chanter à la gloire de l'équipe nationale ! C'est juste de la folie comme c'est impressionnant à 22h00 en plein froid d'hiver !!», remarque un passant juste après le coup de sifflet final du match gagné avec panache lundi soir. Ambiances autour des deux derniers matchs victorieux Jeudi 19 janvier, les taxis se faisaient de plus en plus rares aux alentours de 17h00. De nombreuses personnes étaient carrément debout aux abords des cafés, faute de place, les têtes et les yeux rivés sur des écrans. L'adrénaline monte peu à peu, la passion du foot est intacte. L'enjeu était de taille: vaincre notre pays frère et voisin ou passer à la trappe avec un rapide retour à la maison pour nos joueurs. La mi-temps approche, les gens sont plutôt silencieux et anxieux car le résultat vierge ne fait pas nos affaires avec une défaite lors du match inaugural. Soudain, une grosse clameur jaillit dans le plus grand café de la Cité Hédi-Nouira. C'est notre virtuose Youssef Msakni qui délivre tout un peuple en ouvrant le score pour la Tunisie juste après la reprise. Des accolades, des embrassades entre inconnus, le rituel est classique dans nos cafés lorsque le team national rassemble et rend heureux le citoyen lambda. Une fois le match gagné, l'espoir renaissait. La télévision nationale a montré la joie et la ferveur qui se sont emparées des cafés de toute la république de Tunis à Sfax en passant par Gafsa. Le témoignage d'Omar, un jeune étudiant, féru d'équipe nationale, qui a assisté dans les tribunes au sacre de la Tunisie au cours de la CAN 2004, rappelle la dimension et la portée de ce genre de victoires : «Le sentiment de patriotisme rejaillit subitement dans ce genre d'échéances où chaque pays défend ses couleurs. Quand on gagne avec tant de buts en plus, c'est juste merveilleux !». L'ambiance faste et chaleureuse dans de nombreux endroits est telle que «les cafés, les bars et les coins maisons se sont quasiment transformés en mini-stades avec parfois des chants de groupes ajoutés aux cris d'hystérie lorsque notre équipe rate un but tant l'attente est énorme dans cette morosité ambiante !», ajoute Omar. Les cafés font recette grâce aux chaînes privées Faute de droits de retransmission aux coûts élevés avec l'absence de diffusion par les chaînes nationales, la plupart des citoyens tunisiens sont obligés de se rabattre sur les chaînes privées. La majorité des cafés et salons de thé en Tunisie retransmettent les matchs grâce à des abonnements aux chaînes sportives arabes privées pourtant sans cadre légal spécifique aux commerces. «Ceci entre dans la production d'un bon chiffre d'affaires, avec un coût d'investissement rapidement amorti», rappelle un client bien au fait des enjeux commerciaux d'un abonnement annuel qui ne dépasse pas les 600 dinars. Un citoyen dénommé Karim nous a assuré qu'il a dû débourser la somme rondelette de 20 dinars dans un café-restaurant de Mutuelleville. «Je n'ai pas les moyens de me payer un tel abonnement, alors j'ai profité pour aller dans un endroit convivial regarder le match sur écran géant allié au plaisir de la nourriture». Pourtant, une offre spéciale CAN 2017 à 165 dinars incluant le récepteur a été lancée depuis un mois par une chaîne privée, détentrice exclusive des droits pour la région du Maghreb et Moyen-Orient sans grand intérêt manifestement pour les ménages tunisiens.