Prolifique en buts, la CAN de 2000 décrochée par le Cameroun, à l'issue d'une drôle de séance de tirs au but, restera dans les annales comme celle où Mourad Dâami a privé les Green Eagle d'un penalty exécuté avec succès par Ikpeba Bienvenue à Lagos la dingue ! Vingt ans après le triomphe des Green Eagles du Nigeria contre l'Algérie (3-0), la capitale économique du pays le plus peuplé d'Afrique accueille une nouvelle finale de CAN. Trois semaines plus tôt, la 22e édition de la Coupe d'Afrique a débuté au Ghana. Après avoir confié dans un premier temps l'organisation au Zimbabwe, la Confédération africaine a finalement opté, grande première, pour une co-organisation entre Ghana et Nigeria. Une décision qui n'est pas sans rappeler l'Euro 2000 entre Belgique et Pays-Bas. Cameroun et Nigeria : les gros durs ! Pendant le tournoi, deux formations ont survolé l'adversité, sans jamais se croiser : le Cameroun à Accra ; le Nigeria chez lui. Les Lions Indomptables courent après une finale depuis celle de 1988... remportée contre le Nigeria. Le Nigeria, lui, a manqué les éditions 1996 et 1998 : la première pour avoir refusé de se rendre en Afrique du Sud ; la seconde en raison d'une suspension infligée par la CAF. De fait, la dernière participation des coéquipiers du Parisien Jay-Jay Okocha remonte à leur succès de 1994 en Tunisie. Il s'agit aussi de la troisième confrontation en finale de ces deux nations après 1984 et 1988 et le Cameroun mène deux victoires à rien. Auteur de deux buts en quatre minutes, par Eto'o et Mboma, le Cameroun démarre fort. Les deux formations, constellées de joueurs pros basés en Europe, sont dirigées par des étrangers : le Français Pierre Lechantre pour le Cameroun, le Néerlandais Jo Bonfrere pour le Nigeria. Les Lions Indomptables n'ont tremblé que face à l'Algérie (2-1 en quarts), et le Nigeria a lui aussi eu besoin de la prolongation au même stade pour se défaire d'un Sénégal (2-1) qui préfigure celui de 2002... La finale débute sur un pressing haut et efficace du Cameroun, emmené par son capitaine Song. En l'espace de quatre minutes, les duettistes Samuel Eto'o (19 ans) et Patrick Mboma offrent aux Lions Indomptables une avance de deux buts amplement méritée. Juste avant la pause, Eto'o a encore l'occasion d'accentuer l'avance des Lions Indomptables mais Shorunmu se couche. Raphael Chukwu profite d'une absence passagère de la défense des Lions Indomptables pour réduire la marque (2-1 avant la pause). Juste ce qu'il fallait aux Super Eagles pour se remettre dans le bon sens ! En début de seconde période, l'artiste Okocha expédie une frappe en pleine lucarne (2-2, 47e). Après cette égalisation, le match s'emballe, chacun voulant inscrire le but du KO. Les Lions jouent plus collectif tandis que le Nigeria espère un nouvel exploit de l'une de ses vedettes. A chacun son style! Une prolongation est nécessaire: Bonfrere, l'homme qui a conduit cette équipe au titre olympique en 1996 à Los Angeles, fait entrer un troisième attaquant, Victor Ikpeba, après Babangida et Aghahowa. Mais les deux formations se neutralisent.