Incapables de faire le jeu et de suivre le rythme imposé par les Burkinabés, les Tunisiens ont été contraints de plier bagage. Fin de l'aventure gabonaise pour Henry Kasperczak et ses joueurs. L'espoir nourri des deux victoires remportées au détriment de l'Algérie et du Zimbabwe a laissé place à l'amertume d'une énième élimination en quarts de finale d'une Coupe d'Afrique des nations. Les quarts de finale sont devenus le terminus pour l'actuelle équipe et ses devancières de cette dernière décennie. Lésés par l'arbitre lors de l'édition précédente avec une élimination devant le pays organisateur, la Guinée équatoriale, on ne peut dire autant avec Bennet. Le seul reproche qu'on peut lui faire, c'est le coup franc direct accordé aux Burkinabés et qui a donné lieu au premier but, quand il a jugé que Syam Ben Youssef a touché la balle de la main. L'appréciation de Bennet est discutable, mais nos joueurs savent très bien que l'arbitre fait partie du jeu. S'il y a une chose sur laquelle ils doivent méditer, c'est leur attitude sur le terrain, avant et après le premier but encaissé et qui a constitué le tournant du match. Khazri : une attitude déplorable Il n'est pas bavard avec les médias, mais c'est un garçon respecté par tous... Jusqu'à samedi dernier au moment de quitter le terrain pour céder sa place à Hamza Lahmar. Régulier, décisif et généreux sur le terrain, Wahbi Khazri n'a jamais manqué à ses devoirs envers la sélection. Sauf que sa situation dans son club (ignoré par l'entraîneur de Sunderland, David Moyes) semble affecter son comportement sur le terrain. La CAN a été pour lui une sorte de revanche sur son sort en club. Comme s'il voulait dire à David Moyes : «Tu as tort de m'ignorer. Regarde ce que je sais faire». Soit. Mais ce n'est pas une excuse pour être impoli envers le sélectionneur national en refusant de le saluer. Un joueur professionnel est appelé à accepter les décisions de son coach en toute circonstance. Abdennour : l'omerta Aucun membre du staff technique ne semble être en mesure de mettre Aymen Abdennour devant ses responsabilités. Le sociétaire de Valence a été le joueur tunisien le moins en vue de la CAN. Abdennour a été tout simplement hors sujet. Il a échoué dans son rôle de prédilection de défenseur axial. Et quand Henry Kasperczak a fait appel à lui pour assurer la couverture sur le couloir gauche, il a échoué lamentablement. Toujours les mêmes erreurs. Toujours le même problème. La condition athlétique des Tunisiens est loin de répondre à la teneur d'un tournoi continental. Contre le Burkina Faso, la même défaillance a surgi : les défenseurs tunisiens ont été souvent pris de vitesse par les attaquants burkinabés à chaque fois que ces derniers accéléraient. Nakoulma et Kaboré se sont même permis des balades dans notre zone de réparation. Certains observateurs diront que Kasperczak a commis l'erreur de ne pas aligner Maâloul. En partie, oui. Ferjani Sassi et Amine Ben Amor auraient assuré la couverture quand Maâloul effectue une montée, comme c'était le cas face à l'Algérie. L'histoire est un éternel recommencement. Comme en 1998, la Tunisie dirigée par le même sélectionneur, Henry Kasperczak, s'est fait éliminer en quarts de finale, et ce, par le même adversaire, le Burkina Faso. La poisse ? Il n'y a pas que cela. Athlétiquement, ils n'ont pas le niveau et cela s'est vérifié dès le stage d'Espagne.