Le décret gouvernemental n° 2021-510 du 18 juin 2021 fixant les catégories de permis de conduire, les conditions de leur délivrance, de leur validité et de leur renouvellement, a pris effet. Pleins feux sur tout ce qui va changer. La Presse —Quatre ans déjà, l'Agence technique du transport terrestre (Att) a dû passer à l'acte, mettant ce nouveau texte de loi en pratique. A partir du 1er de ce mois, un contrat de formation candidat-auto-école est, désormais, obligatoire, dont une copie cosignée doit être incluse dans le dossier de demande de permis de conduire. Condition sine qua non pour pouvoir passer les épreuves théoriques. Toute demande incomplète, précise la même agence, sera rejetée, ne donnant pas au candidat la possibilité de passer l'examen théorique. Plus de transparence et de rigueur Soit une réforme réglementaire qui confère à cet accord bilatéral plus de transparence et de rigueur. Avoir son permis en poche ne signifie pas toujours que l'on est habilité à conduire dans les règles de l'art, tout en respectant le code de la route. Parfois, on s'est trouvé, forcément, impliqué dans un deal inavoué, suite à quoi le formateur propose au candidat de payer une somme globale pour un certain nombre des séances, avec des prix jugés préférentiels. D'autant plus qu'il lui garantit l'obtention de son permis, dans un laps de temps mutuellement convenu. Ce qui n'est pas, toujours, évident ! Ainsi, l'entrée en vigueur de l'article 23 dudit décret gouvernemental relatif au permis de conduire et les dispositions le régissant vient organiser le secteur et redéfinir les relations candidat-auto-école, afin de mieux assainir le climat d'examens. L'objectif, selon l'Attt, est clair : assurer une meilleure organisation, protéger les droits des élèves et améliorer la qualité de la formation dispensée par nos auto-écoles. Ces dernières ont vu leur nombre régresser, passant de 5.000 en 2014 à quelque 3.265 actuellement, d'après les chiffres de la Chambre syndicale des propriétaires d'auto-écoles. Son président, Mohamed Fadhel Baccouche, a imputé ce recul à la baisse du pouvoir d'achat des citoyens et au vieillissement démographique, faisant remarquer que la tranche d'âge ciblée 18-35 a fortement diminué. Le permis à 2.500 dinars ! Autre raison et non des moindres, la réticence à la formation s'explique, probablement, par un certain manque de confiance des candidats potentiels à l'égard de l'offre d'apprentissage et les frais des séances du code (15 D) et de conduite (28 D), vaguement, imposés. Sans pour autant oublier les prix liés aux demandes d'inscription et de réinscription aux épreuves du code et de conduite. Et pourtant, la Chambre syndicale appelle encore à doubler le prix de la séance de conduite, qui devrait être porté à 50 dinars, afin d'arriver à couvrir les dépenses. Qu'à cela ne tienne ! En Tunisie, le montant global pour avoir son permis de conduire varie, tout compte fait, entre 1.500 et 2.500 dinars pour 30 à 60 leçons. Ce qui n'est pas donné à tous. D'autant plus que le marché automobile accuse un déséquilibre entre l'offre et la demande, où dominent des transactions spéculatives et des ventes illicites. D'autres nouveautés, rappelle-t-on, ont été déjà introduites, depuis mars 2023, le nouveau format du permis de conduire. Cette mesure vise, d'ailleurs, à l'adapter aux standards internationaux, dans le but de faciliter son utilisation, sa reconnaissance et son remplacement par des permis de conduire étrangers. Ce qui permettrait, à ses détenteurs et aux conducteurs professionnels, d'avoir la chance de travailler ailleurs.