L'Association Tunisienne des Villages d'Enfants SOS a annoncé la sortie de la dernière maison de son village de Mahrès, marquant le passage de la vie en institution à l'intégration communautaire. Un pari national réussi Dans une déclaration à l'agence de presse TAP, Mohammed Megdiche, le président de l'association, a indiqué que cette étape représente le plus grand défi relevé en trois ans. Lancé en 2022, ce projet national a permis d'intégrer 71 familles dans plusieurs gouvernorats, dont le Grand Tunis, Sousse, Nabeul, Siliana, Monastir et Sfax. Au total, environ 261 enfants privés de soutien familial ont pu être accueillis dans ces foyers. Selon M. Megdiche, cette approche permet de préserver les enfants de la souffrance liée à l'hébergement institutionnel, du harcèlement et de la discrimination. En vivant en famille au sein d'un quartier, ils peuvent s'intégrer librement dans la société, sans stigmatisation ni blessures psychologiques. Ce modèle les habitue aussi à prendre des responsabilités, sous la supervision de leur mère d'accueil, favorisant ainsi leur développement et leur insertion. L'intégration communautaire se concrétise par l'acquisition (location ou don) d'une maison pour une famille du village. La mère d'accueil gère le foyer et les enfants comme n'importe quelle autre famille. Le président a souligné que si l'hébergement d'enfants sans soutien est déjà une initiative remarquable en Tunisie, le modèle d'intégration communautaire est exemplaire. Il a des répercussions positives sur l'équilibre psychologique et social de l'enfant, renforce ses chances de succès scolaire et professionnel, et lui offre une vie familiale normale. M. Megdiche a profité de l'occasion pour lancer un appel aux Tunisiens afin qu'ils fassent davantage de dons de maisons et contribuent à augmenter le budget de l'association. Il a précisé que bien que 42 enfants supplémentaires aient été récemment placés sous la responsabilité de l'association par décision judiciaire, les moyens actuels ne permettent pas de les accueillir.