Depuis le 15 janvier, les habitants ont organisé des sit-in et des rassemblements quotidiens La délégation de Hajeb El Ayoun, créée en 1956, et qui se trouve à 75 km de Kairouan, comprend 9 imadas et couvre une superficie de 66.000 ha. En outre, 65% de la population vivent de l'élevage et de l'agriculture. Le secteur agricole est dominé par l'arboriculture (oliviers, amandiers et abricotiers) et par les cultures maraîchères (légumineuses, pommes de terre, oignons, piments, etc.). Beaucoup de campagnards, surtout des localités de Mnassa et d'Essarja, vivent du travail de l'alfa qu'on prélève des montagnes pour la confection de nattes et de couffins. L'infrastructure de santé de base comprend 9 centres de soins et un hôpital de circonscription qui manquent d'équipements, de cadre médical et d'ambulance, sachant que les accidents de la route sont très fréquents, surtout au niveau du GP 3, ce qui cause des décès, vu l'éloignement de la ville de Kairouan. En outre, une station thermale primitive, dont l'eau chaude contient du soufre, se trouve à Hdaya, à 7km d'El Hajeb. Cette station est surtout conseillée pour le traitement des maladies de la peau. Mais elle mériterait d'être aménagée et entretenue davantage, vu son état insalubre. Par ailleurs, le taux de chômage est très important et touche surtout les jeunes d'autant plus que la zone industrielle est inexploitée et que plusieurs usines dont celle de la laine ont été fermées depuis plusieurs années. Cela sans oublier le manque d'infrastructure de base, les terrains accidentés, le manque d'eau, la soif, le sol sablonneux et les conditions d'habitat archaïques. Toutes ces conditions ont contraint beaucoup de villageois à l'exode. Sit-in et mouvements de protestation Depuis le 15 janvier 2017, les habitants de Hajeb El Ayoun, les représentants de la société civile et des différents partis ont organisé des sit-in et des rassemblements quotidiens pour revendiquer l'amélioration de la situation générale de la délégation, surtout en ce qui concerne le domaine de la santé (on voudrait un hôpital régional type B), de l'industrie (on souhaiterait l'aménagement de la zone industrielle et la réouverture des usines fermées), de l'emploi et des services (création de représentationS de la Cnss et de la Cnrps). Et malgré les rencontres avec le délégué et le gouverneur et les promesses faites pour doter la délégation d'une ambulance, pour la création d'une maison des services et pour l'amélioration des conditions du développement local avec l'octroi d'une enveloppe de 6 milliards et demi, tous les citoyens ont observé, le 1er février, une grève générale qui a paralysé toutes les activités socioéconomiques (cafés, restaurants, boutiques, établissements éducatifs, garages, différents commerces). La ville semblait coupée du monde. Seuls une boulangerie, l'hôpital local et une pharmacie ont ouvert leurs portes. Et des rassemblements pacifiques ont eu lieu au centre-ville avec des pancartes, des drapeaux et des slogans portant sur l'emploi, la dignité et la démocratie. Tous souhaiteraient la venue des députés et l'organisation d'un conseil ministériel consacré à Hajeb El Ayoun.