La délégation de Hajeb El Ayoun, dont le nombre d'habitants s'élève à 45.000, se trouve à 75 km de Kairouan. Créée en 1956, cette délégation d'une superficie de 66.000 ha comprend 9 imadas : Essarja, Chaouachi, El Ganta, Rhima, Hdaya, El Hajeb-Centre, El Ahouaz, Aouled Hajal et Gouiba. L'infrastructure de base comprend 9 centres de soins de santé de base et un hôpital de circonscription moderne, mais qui manque d'équipements. Par ailleurs, la bibliothèque publique, dont le coût de réalisation s'est élevé à 350.000 D, est fréquentée par beaucoup de jeunes et d'intellectuels. En outre, une station thermale primitive dont l'eau chaude contient du soufre, se trouve à 7 km d'El Hajeb et plus précisément à Hdaya «Hammam Sidi Maâmar». Cette station est surtout conseillée pour le traitement des maladies de la peau. Mais elle mériterait d'être aménagée et entretenue davantage. A côté de cela, les habitants de Hajeb El Ayoun souhaiteraient qu'on crée dans leur délégation des représentations de la Cnam, de la CNSS, de la CNRPS et du bureau de l'emploi. Par ailleurs, 65% de la population vivent de l'agriculture et de l'élevage. Le secteur agricole est dominé par l'arboriculture (oliviers, amandiers et abricotiers) et par les cultures maraîchères (légumineuses, pommes de terre, oignons et piments). Beaucoup de campagnards, surtout des localités de Mnassa et d'Essarja, vivent du travail de l'alfa qu'on prélève des montagnes pour la confection des nattes et des couffins. Des paysages d'une émouvante beauté Arriver à Hajeb El Ayoun, en début de matinée, une heure après avoir quitté Kairouan, c'est vivre tout éveillé un rêve d'enfant : ruisselante de lumière, cette délégation offre au visiteur le somptueux reflet de toutes les splendeurs de ses paysages. Et l'enchantement ne fait que commencer. Ce qui a attiré notre attention, c'est le nombre et la beauté des espaces verts. Deux grands jardins publics bien soignés, une importante pépinière forestière et plusieurs vergers forment un lieu idéal pour le promeneur avide de calme et d'air pur. En outre, cette jolie délégation fourmille de tentations irrésistibles grâce à ses charmants petits oueds et surtout aux nombreuses sources qui dessinent entre les sentiers d'innombrables méandres et semblent parfois disparaître sous quelques châteaux d'eau construits il y a plusieurs années. A la découverte des imadas Loin du Hajeb-Centre, à Mnassa, Essarja, Rhima et Gouiba, la plupart de ces villages sont situés sur des montagnes dont le relief est mouvementé, mais sans excès. Là, les logements ruraux, les champs et les petites écoles s'échelonnent avec nonchalance dans un monde essentiellement rural et dont la population reste très attachée à ses coutumes comme à son genre de vie. Les paysans de la zone de Kef-Mnara (une montagne située à 7 km d'El Hajeb), et dont les versants au caractère très abrupt alternent avec des pentes douces et quelque peu fertiles, souhaiteraient ne plus être exploités par des gens peu scrupuleux. Ainsi, Mokhtar Ben Zaydi et Othmen Trifi nous confient : «Ici, nous arrachons les pierres de la montagne, les cassons en petits morceaux. Ensuite, on vend le tracteur de pierres et de graviers à des particuliers qui les revendent en ville et ailleurs deux fois plus cher. Ainsi, on gagne peu d'argent pour un travail pénible, dur et fatigant». Vingt kilomètres plus loin dans les agglomérations de Mnassa et d'Essarja, les aspects de dénuement sont là visibles. Le manque d'infrastructure social, le terrain accidenté, le sol sablonneux, le manque d'eau, la soif et surtout le chômage ont contraint beaucoup de villageois à l'exode. D'autres sont restés malgré l'isolement et les conditions d'habitat archaïques. A l'école d'Aouled Hjel, dont les équipements laissent à désirer, on continue d'enseigner dans une unique salle de classe, deux niveaux à la fois !! Inimaginable en 2012… Enfin, tous les jeunes qu'on a rencontrés souhaiteraient la promotion des activités de loisirs et de culture.