Un membre du gouvernement avait annoncé fièrement qu'un programme de construction de 23 hôpitaux dans les régions a été arrêté. Bonne nouvelle ! Oui, mais... Si on avait commencé par accélérer la construction de l'hôpital régional de Gafsa dont la France s'est engagée à financer le coût et dont les travaux traînent encore en longueur, à cause de la routine administrative ? Et si le ministère de la Santé, dans une précision réaliste et scientifique, avait fait un calcul juste, aurait-il été plus onéreux de construire 23 nouveaux hôpitaux ou de réaménager les hôpitaux actuels grâce aux extensions. N'aurait-il pas été plus judicieux de consacrer des investissements à leurs équipements en matériel qui leur fait défaut ? La situation des hôpitaux régionaux a atteint un tel degré de pauvreté, de misère que souvent les malades sont transférés vers les hôpitaux de Tunis pour subir des interventions. Est-ce une manière de détourner l'urgence d'une situation pour faire miroiter des projets calme-douleurs ? A-t-on les yeux plus gros que le ventre ? Le cas du nouveau-né de Sousse est le dernier exemple d'une série de tragédies et témoigne de la grande misère et de la précarité de la santé dans le pays. Il y a dans cette annonce un peu d'irréalisme — ou de mensonge — pour calmer la douleur et la détresse d'un secteur qui va de plus en plus mal et auquel il aurait été plus judicieux de remédier par des solutions adaptées à sa situation. 23 hôpitaux? Allons donc...