Respecter le principe de la réciprocité de façon à ce que les échanges se développent sur une base équitable d'autant plus que les produits algériens ne paient pas de droit de douane sur leurs intrants. La Fédération nationale de l'agroalimentaire (Chambre syndicale nationale de l'industrie des boissons non alcoolisées) relevant de l'Utica a déploré récemment dans un communiqué l'inondation du marché tunisien par du jus provenant de l'Algérie, exonéré des droits de douane alors que les jus tunisiens entrant en Algérie payent ces droits. Selon le principe de réciprocité, les produits tunisiens ne devraient pas être soumis à un droit de douane à leur entrée en Algérie au lieu d'être taxés à un taux de 30%. D'où la demande formulée par la Chambre syndicale des producteurs des boissons non alcoolisées aux autorités tunisiennes de faire respecter le principe de la réciprocité de façon à ce que les échanges se développent sur une base équitable d'autant plus que les produits algériens ne paient pas de droit de douane sur leurs intrants. L'avenir du secteur du jus qui passe déjà par des difficultés se trouve incertain suite à l'instauration d'un droit de consommation de 25% et l'augmentation du prix du sucre. Autrement dit, le coût de production du jus en Tunisie est assez élevé, ce qui ne permet pas de présenter aux consommateurs un produit à prix abordable. Selon M. Jamel Mzabi, président de la Chambre syndicale en question, «nous demandons l'application du principe de la réciprocité afin que les jus tunisiens puissent entrer en Algérie sans payer de droit de douane. Le droit de consommation sur le jus de fabrication tunisienne et l'augmentation du prix du sucre a rendu la situation encore plus difficile puisque le coût de fabrication a été revu à la hausse». Dans les grandes surfaces, les jus tunisiens côtoient ceux qui proviennent d'Algérie à un prix fort compétitif. En effet, les fabricants algériens bénéficient d'une marge de manœuvre assez importante et peuvent fixer des prix défiant toute concurrence. Des entreprises confrontées à des difficultés Les professionnels tunisiens sont pour la stimulation des échanges entre la Tunisie et l'Algérie dans le cadre des liens de coopération entre les pays maghrébins, mais que ces échanges respectent le principe de la réciprocité. Déjà, certaines entreprises de fabrication de jus sont confrontées à des difficultés suite à cette situation défavorable. Le ministère du Commerce a été contacté, selon M. Mzabi. «Les responsables nous ont donné raison mais n'ont pas réagi concrètement par des mesures. En fait, ce problème doit être réglé au niveau des autorités des deux pays. Tout ce que nous demandons, c'est l'entrée du jus de fabrication tunisienne en Algérie sans payer de droit de douane». Le secteur ne s'est pas développé à cause des problèmes qu'il traîne. C'est que les investisseurs ne veulent pas créer des projets dans un secteur qui se distingue par un coût de production élevé et une entrée au marché libyen soumise à un droit douanier. Les matières premières ne doivent pas payer des droits pour comprimer un tant soit peu le coût de fabrication. Les échanges intermaghrébins doivent, en outre, consacrer le principe de la transparence pour éviter de léser les fabricants tunisiens et permettre à ce secteur de se développer. De son côté, M. Lassaâd Mzah, de la Chambre syndicale précise que, «le ministère du Commerce, qui a été contacté, a souligné les priorités dans ses activités. Il semble que le gaz naturel algérien à prix préférentiel occupe une place de choix dans les préoccupations du ministère». Les fabricants tunisiens de jus exportaient essentiellement vers les marchés libyen et algérien. Fermé à cause du conflit, le marché libyen ne constitue plus un débouché pour le produit tunisien. Seul le marché algérien est actuellement ouvert. Les professionnels n'ont pas pu diversifier le marché en optant, par exemple, pour l'Europe ou l'Afrique. «Les consommateurs africains ne consomment pas beaucoup de jus, souligne notre interlocuteur. Ils préfèrent plutôt les boissons gazeuses. De plus leur pouvoir d'achat est assez faible. L'exportation vers ces pays est coûteux, ce qui se répercute sur le prix de vente au public». Pourtant, les oranges maltaises sont très appréciées en Europe et particulièrement en France. Il serait possible de commercialiser ce produit sous forme de jus à ce marché qui compte des millions de consommateurs dont ceux qui relèvent de la communauté maghrébine et arabe. D'où la nécessité de mener des études de prospection vers ces marchés pour améliorer les exportations et ne pas se limiter aux marchés libyen et algérien. En attendant, il est urgent de résoudre ce problème de réciprocité des échanges qui doivent être exonérés des droits douaniers.