La coupe apporte un peu de douceur à un flux d'habituels constats moroses, lourds et inquiétants en championnat. Les équipes déjà présentes aux quarts de finale sont en droit de pouvoir, encore et toujours, le revendiquer... De l'épreuve de la coupe, on relève souvent tout ce qui va au-delà de l'ordinaire. Tout ce qui ne se conforme pas à la logique. Au-delà des pronostics de tous les jours. Au-delà des attentes habituelles, il y a de ces équipes qui se taillent la réputation de spécialistes en la matière, qui ont les possibilités et les aptitudes d'aller plus loin qu'elles n'avaient l'habitude de le faire. De connaître les consécrations auxquelles elles risquent de ne pas y aspirer dans le championnat et ses exigences en permanence. Cela défie toutes les logiques, notamment pour ces équipes qui se font un nom, une vocation, sans connaître des exploits outre mesure. Surprises, éblouissements, les ingrédients particuliers à la coupe sont souvent réunis. Autant de sensations que les joueurs risquent de ne pas trouver ailleurs, mais qui ne manquent pas de forger un caractère, une personnalité. Un statut même dans une épreuve pas comme les autres. On évoquera l'Espérance, tenante du titre, avec tout ce qu'elle ne cesse de concevoir et d'imprégner dans cette compétition. On parlera de plus en plus du Club Africain et de sa longue histoire avec la coupe. De ses hommes qui en ont fait une mission, une raison d'être, une destinée. De l'Etoile qui, à travers ce qu'elle ne cesse de laisser entrevoir, fait de cette épreuve une priorité absolue au même titre que le championnat. Du CSS qui, même éliminé et à l'instar de la mémoire de l'eau, est toujours présent dans les esprits... Que la coupe soit appréciée, ou non, à sa juste valeur, qu'elle exalte autrement les sentiments des uns et des autres, qu'elle réponde, ou pas, aux aspirations et aux convoitises, les équipes tunisiennes auraient toujours besoin de s'y tremper. Il y a, et il y aura encore, d'autres choses à connaître, à vivre. De nouvelles expériences, de nouvelles ambiances et de nouveaux défis à relever. Les résultats viennent, les résultats s'effacent, mais la coupe reste toujours valorisante, gratifiante au-delà de ce qui existe déjà. La coupe, elle est aussi faite pour les équipes qui viennent de loin, qui ne subissent pas, ou alors très peu, le risque de trébucher... Qui sont décidées à prouver, encore et encore. Même si elles n'y arrivent pas.. Les défis, elles les relèvent, c'est tout. Elles les vivent à leur manière en faisant la distinction entre deux genres de compétitions différentes. Tout un mélange Pour les quarts de finale de ce dimanche, on ne change pas de cible, et encore moins de stratégie. L'ambition sera toujours la même : aller jusqu'au bout. Ou on gagne, ou on est éliminé. Le jeu et l'esprit offensif ont assurément leur place dans ce genre d'entreprise. Comme ça été souvent le cas entre les favoris, mais aussi entre les prétendants de tous genres. En tout cas, la présence à ce stade des éliminatoires ne peut que retenir l'attention. Ici et là, on se réjouit plus qu'on se désole. L'inspiration est un repère idéal dans le mode de comportement de joueurs capables de tous les exploits. Surtout quand il y a une assise de jeu différente de celle qu'on utilise dans une compétition ordinaire. La coupe apporte un peu de douceur à un flux d'habituels constats moroses, lourds et inquiétants en championnat. Les équipes présentes aux quarts de finale sont en droit de pouvoir encore et toujours le revendiquer. Dans ses différentes interpellations, le jeu s'oriente inéluctablement vers les phases abouties. L'inspiration et la créativité y ont une raison d'être. Loin de l'esprit conformiste aux systèmes et aux restrictions tactiques, on y déroule différents genres footballistiques: technique, physique, dribbles, accélérations. Il est évident qu'un ordre complètement différent s'impose dans l'épreuve de coupe. L'occasion de retrouver chaque fois les vertus perdues du football. Ou encore une certaine lisibilité, quelque part bafouée. Et c'est précisément pour cette raison que les paramètres de la vie sportive se transforment en certitudes, en convictions. Il s'agit au fait d'une certaine culture sportive, de la passion, de l'enthousiasme, de l'attachement à une épreuve qui fait courir les différents protagonistes de manière bien particulière. Dans ce genre de contexte, les défaillances, quelle que soit leur nature, sont souvent comblées par la volonté, la détermination et la rage de vaincre. Cela peut ne pas apporter le résultat idéal, mais il en apportera le bon. Notamment le «mérite» d'échapper à l'absurde, à la médiocrité. Par l'action. Par la présence. Par l'existence. Les matches de demain s'annoncent bien remplis et motivants . Les quarts de finale se succèdent et ne se ressemblent pas. Il y a un défi à relever, un obstacle à dépasser, des promesses à tenir et des engagements à honorer. Pour détenir cette volonté, il faut en avoir envie et savoir aller au-delà de soi-même, sportivement et athlétiquement. Il y a même de ces équipes qui comprennent si bien l'essence et respirent si bien la cohérence dans leur expression Finalement, la coupe de Tunisie importe au-delà du résultat et quel que soit le nom du vainqueur. L'image de notre football dépend beaucoup de ce genre d'épreuve. On juge souvent aux résultats. Mais aussi à la passion, à l'ambiance, Et des fois au vécu plus que le résultat.