Une réflexion sur la vieillesse, sur ces «vieux jours» que tout le monde redoute, mais avec assez de légèreté et d'humour pour nous faire «avaler la pilule». Après «Bobby» et «A ma place», le réalisateur Mehdi Barsaoui revient avec un autre court métrage primé par le Muhr d'or lors du Dubai international film festival 2016. Le film, d'une durée de 19 minutes, sera projeté en Tunisie dans une programmation spéciale courts-métrages. Jeudi soir, au Ciné-Madart Carthage, nous avons assisté à son avant-première. D'abord le synopsis : «Baba Azizi» est un vieil homme que la maladie n'a pas épargné. Ballotté de maison en maison entre ses différents enfants, il se retrouve chez sa fille pour y passer quelques jours. Un énième calvaire en perspective... sauf que les choses ne vont pas se passer comme il s'imaginait. Une production Cinétéléfilms avec à l'affiche Nouri Bouzid (Baba Azizi), Sawsen Maâlej (sa fille) et Youssef Mrabet (son petit-fils)... «Un jour, on était en train de scanner des photos de famille et du coup je suis tombé sur la photo de mon arrière-grand-mère et on m'a raconté alors que le jour de son décès on avait découvert dans sa robe de chambre des olives noires alors qu'elle était hypertendue», raconte Mehdi Barsaoui. Même si l'idée de départ vient d'une anecdote familiale, le réalisateur réussit à lui donner l'épaisseur nécessaire pour qu'elle nous renvoie l'image d'un troisième âge qui, malgré ses problèmes physiques, garde sa capacité à user de la ruse, comme si cette dernière représentait l'ultime lien qui le relie à la vie et à la jeunesse. Car le film est aussi une réflexion sur la vieillesse, sur ces «vieux jours» que tout le monde redoute, mais avec assez de légèreté et d'humour pour nous faire «avaler la pilule». Ce court-métrage nous interpelle d'abord par le traitement de la relation amicale et très complice qui se crée entre deux générations, entre le grand-père et le fils. Une complicité qui se crée par le biais de l'humour auquel Nouri Bouzid (qui, somme toute, porte le film du début à la fin en tant qu'acteur) donne un ton très particulier mais aussi par le rythme de narration. Juste ce qu'il faut dans ce rapport entre le vieil homme «roublard» (et son âge lui accorde l'immunité de tout dire) et son petit-fils. Une relation qui, tout en prenant naissance, dévoile une autre déchirure familiale. Et là, on retrouve Mehdi Barsaoui dans une thématique qui le tourmente en quelque sorte et traverse ses films : celle du rapport à la famille, celle de ces déchirures entre les parents et leurs enfants qui pourraient un jour voir des jours meilleurs. Le premier long métrage de Mehdi Barsaoui (en cours de préparation) ne semble pas d'ailleurs trahir cette vision.