L'ouverture officielle du festival international des arts plastiques de Monastir, organisé par l'Association des Beaux-Arts de la ville, a eu lieu le lundi 20 septembre à la Marina de la ville, et ce, par le vernissage de l'exposition des jeunes artistes-étudiants tunisiens relevant des instituts supérieurs des beaux-arts de Tunis, Nabeul et Sousse. Etaient présents à cette ouverture pas moins de 80 professionnels venant des cinq continents du globe dont Hakan Esmer de Turquie (1er prix de ce festival à sa 5e et 6e sessions), Sevda Mant Sen (invitée d'honneur de Turquie et (1er prix du festival en 2009), Humberto Pinochet du Canada (premier prix du concours national de peinture en 2009), Michael Passmanns d'Allemagne, Ania Swoboda d'Italie, Alexey Anismov de Russie, Zorica Djordjevic de Serbie), Bernard Tournier (France), Andreas Karayan (Chypre)… Egalement présents, pas moins de 40 jeunes plasticiens-étudiants dans les instituts et écoles des beaux-arts de Turquie, Russie et Tunisie. Une exposition suggestive Parmi les œuvres de l'exposition des jeunes plasticiens tunisiens (étudiants dans les divers instituts des beaux-arts de Tunis, Nabeul et Sousse) qui sont suscité l'admiration du public, citons celles d'Ibtissem Jaballah (de l'Isba Sousse), qui a réalisé, entre autres, une œuvre à tendance surréaliste fort suggestive faisant allusion aux souffrances du peuple palestinien. Le tout baigne dans des couleurs harmoniques chaudes et froides. Hamza Chebbi (de l'Institut des beaux-arts de Nabeul) a présenté des œuvres de peinture sur verre où «subsistent» des lettres de la calligraphie arabe fort subtiles, mêlées à des formes géométriques éparses. Ikram Mhenni (de l'Isba de Sousse) a présenté une œuvre surréaliste mentionnant une tête d'enfant bordée de montres et de filets épars, suggérant le problème de l'exploitation du temps et les dangers qui guettent la société moderne. Des touches affûtées et des couleurs harmoniques fort attrayantes. D'autres artistes ont présenté des tableaux à tendance impressionniste ayant trait à la femme ou à la nature. D'après les œuvres des jeunes artistes, d'ailleurs originales, on peut dire que ces dernières années ont marqué la fin de l'expérimentation dans le domaine de la création artistique. Tant de courants divers sont apparus en l'espace d'un demi-siècle que la plupart des préjugés sont dépassés à présent. L'ancien et le nouveau se mêlent sans discrimination et on ne songe plus à opposer l'invention à l'imitation dans une antithèse manichéenne. A l'heure actuelle, il serait inconcevable d'imposer ou d'interdire quoi que ce soit à l'artiste mais nous savons désormais que la récolte et la liberté ne nous suffisent pas. Le modernisme nous a entraînés trop loin dans la voie du subjectivisme et du nihilisme relativiste. Il est temps de nous fixer quelques judicieuses règles de conduite dont l'art se nourrira. Ce n'est que lorsque certaines normes existent que la transgression trouve son sens et sa saveur.