Le bilan énergétique s'est amélioré de 8% lors des neuf premiers mois de 2016. Selon le ministère de l'Energie et des Mines, le taux d'indépendance énergétique s'est amélioré, en 2016 (neuf premiers mois), pour atteindre 58% contre 56% en 2015. De même pour le déficit de la balance énergétique qui a baissé de plus de 40%. Une performance due à la baisse des prix sur le marché international et la régression du déficit quantitatif liée à la baisse de la demande. La même source indique que la consommation d'énergie primaire — estimée à 6,8 Mtep — a reculé de 3% à cause d'une diminution des ventes du carburant routier, une conjoncture économique morose, etc. D'où un bilan énergétique qui s'est amélioré de 8% à la même période indiquée. D'un autre côté, on précise que le nombre total des permis d'exploration en cours de validité jusqu'à fin octobre 2016 et de 26 permis, dont 25 de recherche et 1 de prospection, contre 31 durant la même période en 2015. D'ailleurs, la production nationale des champs pétroliers en activité a reculé de 7,3% par rapport à 2015. Le ministère de l'Energie et des Mines souligne que cette baisse est due à des travaux de maintenance dans le champ Hasdrubal, des problèmes techniques au champ Bir Ben Tartar et le retard de forage de certains puits. Epuisement Outre la baisse de l'effort d'exploration, cette conjoncture est due également, selon une analyse de l'Institut Tunisien de la compétitvité et des études quantitatives (Itceq), à l'épuisement des réserves des principaux gisements découverts dans les années 1960 (El Borma) et 1970 (Ashtart), et le départ progressif des compagnies pétrolières. Ainsi, on estime que 600 Mtep de réserves d'hydrocarbures restent à découvrir, avec un taux d'épuisement de 7%. On indique qu'il y a eu un accord, durant le même mois, pour l'attribution de 4 permis de recherche et de prospection à Kairouan, Nafzaouia, Kanbout, Béni Khedech et Douiret, après finalisation des documents contractuels, suite à l'approbation de l'amendement du code des hydrocarbures. La même source signale qu'il y a eu l'annulation ou la renonciation de 5 permis de recherche ou prospection à Mateur, Fikrine, Bouhajla, Makthar et El Fahs. Par ailleurs, une nouvelle concession a été instituée en octobre 2016 pour élever le nombre total des concessions d'exploitation à 54, dont 38 en exploitation. Politique énergétique Pour pallier au déclin de la production des champs pétroliers existants, l'Itceq souligne qu'une politique de long terme doit être mise en place afin de favoriser le développement des hydrocarbures non conventionnels. Cette politique devrait miser sur l'appui du programme de mix électrique pour atteindre 30% en 2025, la promotion et l'actualisation des programmes d'efficacité énergétique, surtout dans les secteurs industriels à haute consommation d'énergie et le secteur tertiaire, comme l'hôtellerie et la santé. Il faut œuvrer aussi à la réussite de la transition énergétique vers les énergies renouvelables et s'engager dans une réforme énergétique. Il s'agit également d'accélérer la mise en œuvre de la loi des investisseurs privés dans la production d'électricité à partir des énergies renouvelables et veiller à l'installation d'un plus grand nombre de centrales à cycle combiné. Ajoutons à cela la projection et le lancement d'un projet d'interconnexion électrique à base d'énergies renouvelables avec l'Union européenne à travers l'Italie, selon l'analyse de l'Itceq. A ce niveau, le ministère de l'Energie et des Mines précise qu'une stratégie énergétique 2030 a été adoptée fin 2016, s'articulant autour du développement des ressources nationales en hydrocarbures, l'amélioration des infrastructures de raffinage, de transport, de distribution et de stockage de produits pétroliers, le développement des activités de la production et interconnexions électriques, et la promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables. L'année 2017 sera également marquée par la parution du décret relatif au fonds de transition énergétique. De même, l'établissement du régime des autorisations et des concessions pour les premiers projets de production de l'électricité à partir d'énergies renouvelables.