L'Algérie et la Tunisie viennent de signer une nouvelle série d'accords visant le renforcement de la coopération énergétique entre les deux pays. Crise économique oblige et besoin des entreprises à l'énergie en vue d'augmenter, en tout cas selon les termes de ces accords, les deux pays prévoient de mettre en place un groupe de travail mixte pour étudier les possibilités de développer les capacités de stockage de ce gaz dans le territoire tunisien à l'effet de le commercialiser localement ou de l'exporter vers les pays voisins à partir de la Tunisie. Mais pour les prochains mois, la Tunisie doublera ses livraisons de gaz (gpl) en provenance d'Algérie et augmentera son quota de gaz naturel au titre du passage sur son territoire du gazoduc Transmed qui achemine le gaz algérien vers l'Italie. Ainsi, les importations de gaz de pétrole liquéfié (gpl) passeront de 150.000 tonnes à 300.000 tonnes par an. Dans le même cadre, un accord de coopération a été signé entre Sonatrach et l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP) portant sur l'augmentation du quota de la Tunisie en gaz naturel exporté vers l'Italie via le pipeline Transmed de 6 à 7 milliards de m3/an à partir de l'année prochaine ainsi que le renforcement des travaux de prospection et de production des hydrocarbures communs que ce soit en Algérie, en Tunisie ou vers un autre pays. Les deux pays ont convenu, en outre, de développer la distribution du gaz naturel dans les villes et villages tunisiens frontaliers. Ces accords, signés lors des travaux du comité algéro-tunisien de l'énergie, réuni la semaine dernière à Alger, stipulent, également, l'augmentation de la capacité d'interconnexion électrique et d'échange d'électricité de 220 Kw actuellement à 400 Kw à partir de 2010, L'interconnexion électrique entre la Tunisie, l'Algérie et le Maroc est prévue dans le cadre d'un projet régional englobant à terme les pays du pourtour méditerranéen. Les deux parties ont paraphé aussi un mémorandum d'entente sur l'échange d'expériences en matière de maîtrise de l'utilisation et du développement des énergies renouvelables notamment solaires. La coopération énergétique entre les deux pays maghrébins s'est renforcée dans les années 1970 avec le lancement du projet du gazoduc trans-méditerranéen (Transmed) qui relie l'Algérie à l'Italie via la Tunisie. Cet ouvrage a permis, depuis sa mise en service en 1983 et jusqu'à fin 2008, le transit de plus de 450 milliards de m3 de gaz aux clients de Sonatrach en Tunisie et en Italie, notamment. Les perspectives de coopération énergétique algéro-tunisiennes portent actuellement sur divers segments qui vont de l'interconnexion électrique à la distribution du GPL et du gaz naturel, et en perspective la possibilité de distribution d'autres produits énergétiques sur le marché tunisien.
Amélioration notable des ressources en gaz naturel En Tunisie, le gaz naturel a connu, selon les derniers chiffres officiels, une amélioration significative au niveau des ressources qui assure aujourd'hui plus de 40% de la totalité des ressources énergétiques, et ce grâce aux différents projets réalisés, en cours ou prévus, (Miskar, Aasdrubal, gaz du sud), les achats et autres droits en gaz algérien (via le Tranmediterranéen), conjugés au renforcement de l'infrastructure gazière (accroissement de la capacité du gazoduc du sud et extension de celle du gazoduc Transtunisien ). Ceci a permis de répondre à une demande qui dépasse aujourd'hui le taux de 45% de la demande nationale en énergie primaire et qui connaît une croissance soutenue dans les différents secteurs d'activités, notamment la production électrique avec le programme de nouvelles centrales à cycles combinés mais également l'industrie, le résidentiel et le tertiaire, suite aux programmes ambitieux de raccordement et de distribution.
Axes de la politique énergétique adoptée en Tunisie Les principaux axes de la politique énergétique adoptée en Tunisie portent en particulier sur le développement des activités d'exploration/production, le renforcement de l'infrastructure énergétique du pays, la maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables. Les résultats probants réalisés à la faveur de cette politique sont, a-t-il dit, l'accroissement de l'investissement dans le domaine de l'exploration et de développement passant de 500 MD en 2005 à près de 2700 MD en 2008, soit une multiplication par 5, le forage en 2008 de 38 puits d'exploration et de développement contre 14 puits seulement en 2005, aboutissant à la réalisation d'une vingtaine de découvertes entre 2005 et 2008. Les ressources nationales en hydrocarbures ont été portées, quant à elles, à près de 7.5 Mtep en moyenne en 2008 et 2007, soit environ 20% de plus que le niveau de 2006. Dans le secteur gazier, les projets en cours à l'instar du champ Aasdrubal où le projet ''gaz sud'' vont permettre à la Tunisie de dégager un excédent du bilan gazier à partir de 2009, devant atteindre environ 2 Mtep en 2012. Le plan directeur pour le développement de l'infrastructure du gaz naturel a permis, en 2008, de raccorder 70.000 bénéficiaires contre 28.000 en 2005, faisant passer ainsi le nombre total des ménages raccordés au réseau à plus de 460.000.
Marché euro-maghrébin de l'énergie électrique Selon des agences de presse, M. Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie et des Mines, a indiqué que le développement de la coopération bilatérale dans le domaine de la prospection et de la production des hydrocarbures est devenu actuellement un objectif commun qui doit être atteint à court terme", affirmant la nécessité d'appliquer effectivement cet engagement au moyen de projets communs en Libye, en Mauritanie, au Mali et au Niger. S'agissant du renforcement des capacités d'interconnexion électrique entre la Tunisie et l'Algérie, M. Khelil a souligné que la partie tunisienne a parachevé les travaux inhérents à ce projet, précisant que l'achèvement des travaux côté algérien est prévu pour août prochain ce qui permettra d'augmenter le volume d'échangeS de l'énergie électrique entre les deux pays à 400 KV à partir de 2010. En ce qui concerne, le projet de création d'un marché euro-maghrébin de l'énergie électrique, le ministre a indiqué que la prochaine réunion des ministres maghrébins de l'Energie (Algérie, Tunisie, Maroc) prévue en décembre prochain au Maroc examinera la faisabilité de ce projet.