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Appui à l'éducation, la mobilité, la recherche et l'innovation Entretien avec Carlos Moedas, Commissaire européen à la recherche, à l'innovation et à la science
En visite en Tunisie pour prendre part à la 3e Conférence ministérielle 5+5 qui se tient aujourd'hui à Tunis, le commissaire européen à la recherche, à l'innovation et à la science a bien voulu répondre aux questions que nous lui avions adressées, il y a quelques jours, par mail. Quel est l'état des lieux de la coopération scientifique entre la Tunisie et l'UE? La Tunisie a été le premier pays de la zone méditerranéenne à conclure un accord de coopération en science et technologie avec l'UE dès 2003. La Tunisie et l'UE ont par conséquent une longue et fructueuse relation qui s'est concrétisée par la participation tunisienne au programme-cadre de la recherche de L'UE. Ensuite, depuis que je suis devenu commissaire, la Tunisie est devenue un pays associé au programme Horizon 2020. Ce nouveau statut donne le droit à la Tunisie, ses universités, centres de recherche et entreprises de participer à Horizon 2020 au même titre que n'importe quel autre pays de l'UE. Quel est l'objet de votre visite? Y a-t-il de bonnes nouvelles à annoncer aux acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique? C'est ma première visite en Tunisie en tant que commissaire européen chargé de la recherche et de l'innovation. J'aurai des réunions bilatérales avec les ministres Khalbous et Abdelkefi lors desquelles nous aborderons l'appui à la recherche, l'emploi des jeunes diplômés et du renforcement des liens entre universités et entreprises en Tunisie. J'aurai aussi le privilège de signer au nom de l'UE le lancement du «programme d'appui à l'éducation, la mobilité, la recherche et l'innovation» (Emori) de 60 millions d'euros. Ce programme fait partie des 213,5 millions d'euros alloués au soutien de la Tunisie dans le programme d'action pour l'année 2016. Emori va permettre à 1500 étudiants et professeurs tunisiens de bénéficier de bourses de mobilité dans le cadre du programme Erasmus+. Un appui à la recherche et l'innovation favorisera une meilleure participation des chercheurs et institutions tunisiens dans le programme Horizon 2020. La Tunisie a toujours été un fournisseur de compétences, entre autres à l'UE, y a-t-il en retour, un appui particulier aux travaux de recherche en Tunisie, des offres de stages aux Tunisiens, etc.? Je voudrais souligner que le programme-cadre de la recherche de l'UE Horizon 2020 permet aux chercheurs tunisiens de collaborer étroitement et dans des projets communs avec leurs homologues en Europe, y compris la diaspora tunisienne engagée dans la recherche scientifique, de façon à assurer un juste retour à la Tunisie. Au sein du programme Horizon 2020, les actions intitulées «Actions Marie Sklodowska-Curie» ont comme objectif de soutenir la formation des chercheurs, la mobilité et la circulation des chercheurs en Europe comme en Tunisie. Il se trouve que la Tunisie est aujourd'hui fortement affectée par les changements climatiques, qu'il s'agisse de la raréfaction des ressources en eau ou, par conséquent, de sécurité alimentaire. Quelle réponse pourrait apporter la recherche scientifique pour y remédier? Le changement climatique ne connaît pas de frontières géographiques et par conséquent nécessite un effort collectif. C'est pour cela qu'un des trois piliers du programme-cadre de la recherche Horizon 2020 s'attaque aux grands défis sociétaux majeurs y inclus le développement durable, l'environnement et le changement climatique. Nous finalisons maintenant la création du «Partenariat en matière de recherche et d'innovation dans la zone méditerranéenne»(Prima), qui intègre la Tunisie et plusieurs pays de l'UE et d'autre pays partenaires. Tous ensemble, nous allons unir nos efforts en matière de recherche et d'innovation autour des thèmes des ressources hydriques et les chaînes agroalimentaires. Quelles sont vos conclusions en marge de la conférence ministérielle 5+5? Je salue l'engagement démontré par les 10 pays du "Dialogue 5+5" qui peut être un vecteur de convergence régionale en Méditerranée occidentale. Je me félicite que plusieurs actions proposées par le Dialogue 5+5 sont parfaitement en ligne avec certaines de nos propres initiatives. Dans ce cadre, j'ai donc encouragé les pays du 5+5 à poursuivre ces objectifs à travers des collaborations dans le cadre des programmes de l'UE tels que Horizon 2020 ou Erasmus+.