Youssef Chahed entame à partir d'aujourd'hui une tournée africaine au Mali, au Niger et au Burkina Faso. On s'attend à plusieurs accords de coopération et aussi à une approche sécuritaire commune contre les terroristes Youssef Chahed, chef du gouvernement d'union nationale, entame à partir d'aujourd'hui, lundi 3 avril, une tournée africaine de 72 heures qui le mènera au Niger, au Burkina Faso et au Mali. A priori, cette tournée, la première que Youssef Chahed entreprend en Afrique subsaharienne, revêt une dimension principalement économique puisqu'on assure qu'une importante délégation de cent trente hommes d'affaires accompagnera le chef du gouvernement durant son périple africain. Et le programme des activités de Youssef Chahed comprend deux événements phare : un forum économique demain, mardi 4 avril, au Niger, à l'issue duquel des conventions bilatérales seront signées entre les deux pays, un forum d'hommes d'affaires tuniso-malien qui sera lui aussi couronné par la conclusion d'accords bilatéraux et aussi un forum d'affaires tuniso-burkinabé. Sur le plan diplomatique, Youssef Chahed procédera à l'inauguration de l'ambassade de Tunisie à Ouagadougou. Les domaines où seront conclues des conventions de coopération avec le Niger, le Burkina Faso et le Mali, sont l'éducation, la santé, l'emploi, le commerce, le bâtiment et la diplomatie Et les observateurs de relever que la tournée africaine de Youssef Chahed s'inscrit dans ce qu'on peut appeler «le retour de la Tunisie à l'Afrique» ou la diversification par la Tunisie de ses partenaires économiques. C'est aussi un signal donné par Youssef Chahed qui considère que la Tunisie a intérêt à renforcer sa coopération avec des partenaires autres que ceux de l'Union européenne, à pousser les hommes d'affaires et à les encourager à s'imposer sur les marchés africains encore vierges et à développer des partenariats avec des promoteurs africains qui ne demandent qu'à profiter de l'expérience, de l'expertise et du savoir-faire tunisiens. Et quand on sait les réussites réalisées par les hommes d'affaires tunisiens en Côte d'Ivoire ou au Sénégal, on se rend compte qu'il existe de réelles opportunités d'un partenariat gagnant-gagnant tuniso-africain avec des pays comme le Niger, le Mali ou le Burkina Faso. Un autre facteur d'une grande importance milite pour que ce partenariat aboutisse aux objectifs qui lui sont assignés. Il s'agit de la position géographique de la Tunisie en tant que passerelle entre l'Afrique et l'Europe. Ensemble contre les terroristes Mais il n'y a pas que les investissements ou le commerce qui vont dominer le périple africain de Youssef Chahed et de ses ministres. Le terrorisme aura aussi sa place dans les entretiens de Youssef Chahed avec le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, avec Mahamadou Issoufou, président du Niger, ou avec Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso. Youssef Chahed posera certainement l'idée du renforcement de la coopération sécuritaire avec le Mali pour faire face aux terroristes tunisiens qui y exercent, sans oublier ceux qui ont perdu la guerre en Libye ou en Syrie et qui ont décidé de revenir aux pays points de départ comme le Niger ou le Mali. Pour le moment, on sait — médiatisation oblige — que la France, l'Allemagne et l'Italie ont décidé d'extrader les jihadistes tunisiens qui sèment la mort à Paris, à Berlin ou à Milan. Et nous sommes informés, à un rythme quasi quotidien, des terroristes qui sont remis à la justice tunisienne par ces mêmes pays. Pour ce qui est des pays africains, en premier lieu le Niger et le Mali, on n'en sait rien. Notre ambition est que Youssef Chahed revienne de son périple africain avec beaucoup d'accords de coopération et de partenariat et aussi avec la promesse de voir les terroristes tunisiens opérant au Niger et au Mali livrés à la justice tunisienne.