Aujourd'hui, c'est un véritable combat contre les blocages de toutes sortes que livre le tissu associatif, dont l'Association Tunisie Développement constitue une illustration. Créée en 2015 et reconnue en avril 2016, l'Association Tunisie Développement est constituée de jeunes compétences, imbues d'un idéal : servir autrui. A vocation caritative, l'Association élabore des études sur le développement dans les régions en associant de jeunes diplômés du supérieur. Ces études concernent tous les volets du développement : économique, social, éducatif et culturel. Concernant le financement, il est fait appel aux financements publics et privés, mais aussi extérieurs. L'Association œuvre aussi à coordonner les actions avec les autres composantes de la société civile qui ont les mêmes objectifs, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ainsi œuvre-t-elle au sein du réseau maghrébin de la société civile, dont M. Zoubeïr Turki, président de l'Association Tunisie Développement, a été élu président. Des liens sont ainsi tissés en vue de l'échange d'expériences et de données entre les associations des pays maghrébins. Sur le plan local, un programme annuel de formation des cadres des cellules régionales et locales a été fixé en vue de l'exécution des actions arrêtées. Conventions sans lendemain Aujourd'hui, l'Association dispose de 49 antennes régionales et locales à travers le pays. Mais c'est au prix de grands efforts et de démarches harassantes que l'Association parvient à associer les services publics à son action pour faire bouger les choses. «Nous avons des conventions avec les ministères, mais nous avons beaucoup de difficultés à les concrétiser», relève M. Zoubeïr Turki. Dans le modeste appartement d'un immeuble assez délabré, datant de l'ère coloniale, l'équipe s'agite et est sur tous les fronts : correspondances, coups de téléphone, etc. «Aujourd'hui, nous avons même des pressions pour soutenir des partis lors des prochaines élections municipales, poursuit-il. A Bizerte, on nous a fait des appels du pied, moyennant le versement de la subvention. De son côté, l'ARP ne nous adresse pas des invitations lors des consultations et réunions avec la société civile malgré notre correspondance dans ce sens». Qui a détourné le scanner ?... Autre gros lièvre que vient de lever l'association : un scanner, d'un coût d'un million de dinars, destiné à l'hôpital de Kasserine, a été tout simplement détourné en cours de route vers Monastir. Qui a pris cette initiative, alors que l'hôpital est situé dans une zone sensible et à risques et nécessite des équipements de pointe? Nous avons beau écrire à la direction générale de la santé et au ministère de tutelle, puis sollicité une audience auprès de la ministre. A ce jour, aucune réponse, aucune explication... Mais, en dépit de ces freins, l'Association avance : «Face au désert culturel qui prévaut, nous avons lancé une initiative qui, à l'issue d'une réunion avec les représentants des ministres concernés, a particulièrement recueilli l'adhésion totale de M. Salah Belaïd, P.-d.g. de la Transtu : transformer les bus hors d'usage en bibliothèques, surtout dans les écoles rurales. L'expérience va bientôt démarrer et la Transtu réaménagera un bus modèle. Sur la même lancée, l'idée de la transformation des trains hors d'usage en bibliothèques et de leur installation dans chaque chef-lieu de gouvernorat fait son chemin. De même que le projet d'installer un café culturel dans chaque chef-lieu de gouvernorat et dans chaque délégation, consacré à l'histoire de la Tunisie, avec home cinéma, livres spécialisés et conférenciers...» Nous romprons ensemble le jeûne «Les nourritures de l'esprit sont au menu de l'association, mais les nourritures terrestres ne sont pas pour autant laissées de côté. Les préparatifs en prévision de Ramadan vont bon train et nous avons écrit à plusieurs entreprises pour solliciter leur soutien. Ainsi, nous avons, comme l'année dernière, prévu la distribution du couffin de Ramadan, à travers nos 49 bureaux régionaux et locaux. Mais nous allons aussi, poursuit M. Zoubeïr Turki, installer des tables d'iftar. A cet effet, nous installerons une grande table à l'avenue Bourguiba et nous allons ainsi rompre le jeûne tous ensemble», conclut-il sur un ton optimiste.