Entre entendre parler d'une chose et la constater de visu, la différence est énorme. Surtout lorsqu'il s'agit de journalistes. Qui doivent bien assimiler leur sujet pour le faire bien comprendre à leurs publics. Ayant saisi cette différence, l'Apal a pris l'initiative d'organiser au profit des représentants des organes de presse une visite guidée des travaux de protection du littoral de Hergla et Chatt Mami. Sachant qu'il s'agit du moyen idéal de passer convenablement son message et d'informer le large public du travail colossal qu'il entreprend sur notre littoral Une visite guidée a été organisée par l'Apal afin de permettre aux représentants des divers organes de presse écrite et électronique de s'informer sur les travaux en cours de réalisation par les concessionnaires de ladite agence, pour contrer et contrecarrer l'avance maritime. Celle-ci provoquant partout, et à des degrés variables, l'érosion de notre littoral, son dessablage et son rétrécissement progressif. De l'abstrait... au concret Ayant une idée abstraite de ce qui se passe dans les eaux côtières, les journalistes présents ont eu l'occasion, à travers les démonstrations et les explications de l'un des membres de l'équipe de coordination de ce vaste programme de protection de notre littoral, M. Mohamed Béchir Nasra, de se faire une idée concrète sur les diverses techniques, à la fois innovantes et complexes, pratiquées par les maîtres de l'Apal. A l'occasion de la visite des médias, effectuées à la plage de Hergla et celle de Chatt Mami, choisies pour leurs caractéristiques spécifiques et la différence de modèles de lutte contre l'érosion marine, il a été permis aux visiteurs de constater de visu la nature des brise-lames immergées, comment elles sont construites et le rôle qu'elles jouent dans l'amortissement de l'énergie des vagues. Des vestiges dégradés A Hergla, l'on a pu découvrir le cordon en enrochement, les «ganivelles» en piquets de bons châtaigners, les traces de l'érosion éolienne. S'agissant d'un site excessivement venté et précisément exposé aux vents forts du nord-ouest. L'on a eu aussi à nous apercevoir des effets de l'érosion, due à l'action hydrodynamique. L'on a pu voir dans le même endroit comment la falaise existante avait été sapée et les vestiges archéologiques si précieux, avaient été dégradés et endommagés par l'érosion marine. Le recul stratégique, un impératif A Chatt Mami, les premiers bons résultats nous ont dit déjà bonjour, derrière les brise-vent, alors que les travaux d'installation de ce cordon viennent d'être entamés. Puisque l'engraissement progressif de la plage se fait constater. Dans le même site, l'on a pu constater aussi les dégâts énormes causés aux habitations situées sur front de mer. Cela dit, seul le recul stratégique (l'aménagement urbain loin de la mer) est pratiquement en mesure de protéger notre littoral de l'érosion marine et préserver l'équilibre sédimentaire côtier. Car, les distances à garder jusqu'ici en vertu de la loi, portant création (en 1985) de l'Apal, sont largement dépassées par le temps et par les événements. C'est-à-dire par les changements climatiques ayant causé l'avancée maritime. A préciser que le domaine public maritime est à présent fixé à une bande linéaire de 25 mètres de la ligne bordière. Tandis que les plans d'aménagement autorisés par la loi en vigueur doivent se situer à 100 mètres de la ligne bordière. Ce qui demeure très insuffisant par les temps qui courent où les eaux courent vers nous, nous laissant crier au secours! «Mieux vaut prévenir que guérir», dit si bien l'adage.