Chafik Sarsar a appelé l'ARP à remplacer les membres démissionnaires avant les vacances parlementaires La démission de Chafik Sarsar, président de l'Isie, et deux de ses lieutenants, annoncée au terme d'un bref point de presse tenu, hier matin, au siège de l'instance régionale Tunis 1, à Bab Bnet, était si intempestive qu'elle a très vite fait le tour des réseaux sociaux. « Lamia Zargouni, Mourad Mouelhi, respectivement membre et vice-président, et moi, décidons, aujourd'hui, de nous démettre de nos fonctions », ainsi lance-t-il, sans plus de détails. Ebahis, sous l'effet de l'annonce, les journalistes présents n'ont pas cru ce qu'ils ont entendu. Ils n'ont même pas compris les raisons qui ont poussé M. Sarsar et ses compagnons à rendre le tablier en si bon chemin vers les municipales de décembre 2017. Initialement dédiée au suivi des préparatifs déjà engagés en prélude à ce rendez-vous tournant, tant attendu par les régions, la conférence d'hier a fini sur une note pas si rassurante. Car prendre une telle décision en ce moment où le processus électoral est à peine déclenché pose plus qu'un point d'interrogation. Mais, le chef de l'Isie s'est contenté de nous édifier de peu d'éléments de réponse : « Les désaccords internes au sein du conseil de l'instance sont tels qu'ils ont dépassé les méthodes de travail pour toucher l'ensemble des valeurs et principes fondateurs de la démocratie ». Et de poursuivre que ces différends, devenus assez profonds, remontent à trois mois plus tôt, au 10 février précisément, date à laquelle a eu lieu la passation des responsabilités entre les membres sortants et les nouveaux entrants, suite à une vacance de postes à l'Isie si prolongée. « Aussitôt, le climat est devenu tendu », a-t-il ajouté, indiquant qu'une partie des membres ont demandé au Conseil de l'instance de mettre fin au détachement de certains cadres ayant, d'ailleurs, fait leurs preuves en 2011 comme en 2014. Pour lui, il n'est plus possible de continuer ainsi. Et pour cause, cette démission presque partielle pourrait être, à ses dires, présentée ultérieurement, conformément aux dispositions légales. Se montrant ainsi bouleversé, ému jusqu'aux larmes, M. Chafik Sarsar n'a pas résisté aux interpellations des journalistes qui l'ont suivi jusqu'à son véhicule. Mais, en vain. L'homme n'a pas prononcé un demi-mot. Sauf qu'il a appelé l'ARP à remplacer les membres démissionnaires avant les vacances parlementaires. Entre-temps, il a cependant promis d'œuvrer jusqu'au parachèvement du processus électoral dans 7 mois. Au début de sa conférence, le président de l'Isie a affirmé que les préparatifs pour le jour « J » vont bon train. Pour rappel, l'Isie vient de publier, le 2 mai, au Jort six décrets relatifs essentiellement au calendrier électoral, à l'accréditation des observateurs, des médias, des représentants des candidats, aux conditions de création des instances régionales et aux procédures d'inscription d'électeurs. Tout cela n'a été, selon lui, établi qu'après la dissolution des délégations spéciales et la mise en place de nouvelles municipalités. « Un tel travail a été réalisé dans une approche participative, tout en identifiant nos besoins et objectifs sur la base de la réalité des régions», a-t-il relevé, sans pour autant nier qu'il y a eu autant de difficultés à plusieurs niveaux.