Plusieurs responsables du G7 se sont dit préoccupés par la direction que semble prendre l'administration Trump, notamment par son projet de réforme fiscale. Les ministres des Finances des sept nations les plus riches de la planète ont prié vendredi les Etats-Unis de ne pas rompre avec la dynamique enclenchée depuis des dizaines d'années en faveur de l'effacement du protectionnisme ni avec celle de la régulation économique auxquelles s'oppose Donald Trump. Réunis à Bari, sur les bords de la côte adriatique, grands argentiers et banquiers centraux se sont penchés sur les dossiers des inégalités, de la taxation internationale, de la sécurité informatique et de la lutte contre le financement du terrorisme. Mais cet agenda a été bousculé par la position de Donald Trump qui entend revenir sur cet effacement du protectionnisme ainsi que sur l'accélération de la lutte contre le dérèglement climatique. «Nous avons besoin d'Etats-Unis forts, capables de conduire l'économie et la politique mondiale», a déclaré le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, lorsqu'il a été interrogé sur la teneur du message qu'il entendait adresser à son homologue américain, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. Hôte de ce sommet, le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan, a évoqué «l'ambitieux» projet de Donald Trump de réduire considérablement les impôts sur les entreprises et s'est dit impatient d'entendre Steven Mnuchin l'expliciter. «Il serait impensable, et cela n'arrivera pas, qu'un seul puisse détruire cette œuvre collective qui apporte tant de stabilité et qui est en fin de compte dans l'intérêt de tous», a-t-il dit. De source italienne, les ministres du G7 devraient reprendre pour leur communiqué final les termes utilisés en mars lors du sommet du G20 de Baden Baden qui faisait l'impasse sur l'engagement traditionnel à maintenir le libre-échange, témoignant du fléchissement protectionniste perceptible aux Etats-Unis. Ils s'étaient alors bornés à indiquer qu'ils «travaillaient au renforcement de la contribution du commerce à nos économies». La décision de reprendre les termes utilisés à Baden Baden semble indiquer que les responsables réunis vendredi à Bari ne sont pas parvenus à convaincre les Etats-Unis de s'engager en faveur d'une approche multilatérale du commerce international. Donald Trump ne cache pas ses penchants pour le protectionnisme. Depuis son investiture, en janvier, il s'est déjà retiré des négociations sur le traité transpacifique et a dit vouloir renégocier l'Aléna. De source allemande, on indique qu'un projet de communiqué final a été adopté par les représentants des pays du G7 et qu'il n'attendait plus que l'accord des ministres pour être approuvé. Selon un membre du Trésor américain, plusieurs responsables du G7 se sont dit préoccupés par la direction que semble prendre l'administration Trump, notamment par son projet de réforme fiscale. (Reuters)