«L'huile d'olive constitue avec les changements climatiques actuels l'avenir de l'agriculture tunisienne, surtout que "l'or jaune" ne connaît pas de problèmes de commercialisation». Mohamed Ben Ismaïl est un agriculteur performant de Béja, dont la marque d'huile d'olive, «Triomphe de Tuccabor», vient de remporter la médaille d'or à la compétition internationale «London Olive Oil 2017», et celle de bronze au concours «Athena International Olive Oil» en Grèce, en avril dernier. Dans une interview réalisée par l'agence TAP, Ben Ismaïl, né en 1957, et diplômé en expertise comptable (troisième cycle), appelle l'Etat tunisien à tirer profit de ces deux distinctions internationales pour valoriser davantage le produit tunisien de par le monde. Le «Triomphe de Tuccabor» ou l'or jaune, qui a raflé l'un des plus importants prix mondiaux mais également nationaux (en 2015), est produit à partir de l'olive «Chetoui», une variété purement tunisienne, aux multiples vertus, connue pour ses valeurs gustatives. La culture du «Chetoui» se fait de père en fils, dans le domaine Ben Ismaïl, situé dans le village de Toukaber, à Béja, dans le Nord-Ouest de la Tunisie. Elle est entretenue avec passion, sur une superficie ne dépassant pas 25 hectares. Ben Ismaïl indique que sa petite ferme produit diverses variétés purement tunisiennes, affirmant qu'il entend préserver les mêmes produits sans avoir l'ambition d'accroître la production ou de gagner plus. A ce propos, il exhorte les agriculteurs tunisiens à avoir confiance en leur production, à la développer et à prouver la qualité de leurs variétés, sans avoir peur de la concurrence. L'exploitant agricole considère que l'huile d'olive constitue avec les changements climatiques actuels l'avenir de l'agriculture tunisienne, surtout que «l'or jaune» ne connaît pas de problèmes de commercialisation. Il affirme avec confiance que les demandes sur l'huile d'olive «Triomphe de Tuccabor» dépassent de loin les quantités produites. Les secrets de la compétitivité de l'huile «Triomphe de Tuccabor» Un jury, composé d'experts et de dégustateurs internationaux, supervisé par le Conseil international de l'huile d'olive et réuni à Londres, a tranché en faveur de l'huile «Triomphe de Tuccabor», qui a pourtant eu à affronter une forte concurrence de par des oléiculteurs de plusieurs pays du monde, dont le Chili, l'Italie et la Grèce. Ben Ismaïl fait remarquer que ces pays ont de grands défis à relever dans un contexte de guerre économique acharnée, pour rafler les meilleures places dans les classements mondiaux de l'huile d'olive. Il précise que les méthodes de transformation, le travail rigoureux et la persévérance sont les secrets de la réussite de sa marque, indiquant que «Triomphe de Tuccabor» est transformée, à froid, dans une petite huilerie. Elle est produite à partir d'olives fraîches, broyées dans un délai ne dépassant pas 24 heures. Il a rappelé que la marque Olivko de Dougga et la marque «Zeït», également extraites de la variété «Chetoui» , ont obtenu la médaille d'or au mois de mai 2017, au plus grand concours mondial de l'huile d'olive, organisé à New York aux USA, face à 910 marques de 27 pays. Les huiles d'olive produites dans les régions du nord et notamment à Béja et dans le Nord-Ouest sont connues par leurs taux d'acidité très bas. Elles se caractérisent par un goût spécial très prononcé, outre leur forte contenance en antioxydants dont les polyphénols, très bénéfiques pour la santé. Ben Ismaïl conclut en réitérant son appel aux autorités à capitaliser sur ces distinctions internationales, pour promouvoir la place de la Tunisie, en tant que premier pays producteur de l'huile d'olive au sud de la méditerranée.