Au-delà des préparatifs au rendez-vous électoral, attendu le 17 décembre prochain, certaines municipalités se penchent, entre-temps, sur leur mode de gestion financière. Jusque-là, une douzaine de communes ont adopté le principe du Budget participatif (BP). Trois autres leur ont récemment emboîté le pas : Béja, Kélibia (Nabeul) et Sidi Bou Saïd (Tunis). Une tendance à rejoindre le cortège des financièrement indépendants. Ces communes ne veulent plus penser, agir, décider unilatéralement, comme avant. C'est dans l'air du temps révolutionnaire. Ainsi, sera-t-il le profil de la commune de demain ? A l'heure du pouvoir local. Ce budget participatif se veut l'instrument « idéal » censé mobiliser des citoyens autour des choix communs de la cité. Une manière de les faire participer dans la prise des décisions à l'échelle de leurs propres communes. Cela dit, l'exercice démocratique, dans un sens où le développement local demeure l'affaire de tous, est une responsabilité partagée. De même pour les fruits de la croissance dont la répartition judicieuse est de nature à réduire les inégalités et sceller, de la sorte, les liens d'entraide et de solidarité. Après La Marsa, Menzel Bourguiba, Gabès, Tozeur, Gafsa, La Manouba, Sfax, Raoued, Ben Arous, Le Kef, Sbeïtla, Ettadhaman, les municipalités de Béja, Kélibia et Sidi Bou Saïd ont tenu à opter pour une telle approche plutôt inclusive. BP, un mécanisme apprécié Les trois communes n'ont pas manqué de signer, volontairement, des conventions avec des représentants de la société civile relevant de leurs compétences territoriales. Conventions en vertu desquelles la liste des projets envisagés fait l'objet d'un suivi permanent, de l'idée à l'exécution. De même pour le contrôle de leur financement. Désormais, il n'est plus question de faire cavalier seul. Au nom de la constitution, le citoyen se trouvera au cœur de toute action, la finalité de l'œuvre du développement communautaire. Et l'on se voit, alors, appelé à y mettre du sien. Et mettre de l'ordre dans la maison ! La citoyenneté n'incarne point l'individualité, l'intérêt des collectivités l'emportera. De fait, éclairage public, infrastructure de base, axes routiers, entretien et embellissement des villes, tous ces projets de proximité et de commodités ne sauront se réaliser sans l'aval du citoyen. Ce dernier étant, à vrai dire, un partenaire à part entière. Il aura, certes, son mot à dire dans les choix d'avenir. Les droits des générations à un cadre de vie où il fait bon vivre sont constitutionnellement garantis. De l'avis de certains responsables communaux, l'instrument du Budget participatif permet d'établir une relation de confiance et de coopération entre la municipalité et les associations de la société civile locale. Ce qui est de nature à créer un forum de communication interactive et mieux comprendre le fonctionnement budgétaire communal, dans la transparence requise. M. Kouraich Jaouahdou, expert en communication et développement et expert en Budget participatif, a expliqué qu' «une véritable révolution au niveau du travail municipal est en train de se produire en Tunisie. Les autorités nationales, notamment le ministère des Affaires locales et de l'Environnement, sont appelées à adopter ce mode de gestion en tant qu'instrument officiel pour la participation citoyenne aux prises de décisions à l'échelle municipale.