La révision des accords commerciaux bilatéraux avec nos partenaires est indispensable pour servir les intérêts du secteur textile-habillement tunisien La 2e édition du Festival des jeunes créateurs de la mode était placée sous le thème «Tatouage tunisien» et a connu un bon engouement des visiteurs parmi lesquels des professionnels et des amateurs de la mode. C'était une occasion pour découvrir les nouvelles tendances et créations dans le monde de l'habillement haut de gamme. On a découvert de jeunes talents qui ont su produire des vêtements de qualité dignes des grands couturiers internationaux. Suite aux conférences tenues en marge de cette manifestation, une série de recommandations a été élaborée par les participants en faveur du secteur du textile. Il s'agit, en premier lieu, d'instaurer et d'intensifier la coopération avec les instituts de mode de création et de design européens pour mettre en valeur nos «gisements» de jeunes créateurs tunisiens. Ces derniers sont en mesure de se distinguer au niveau international en exploitant les opportunités offertes. Et l'expérience a déjà montré que de grandes griffes tunisiennes ont eu leur place sur la scène mondiale dans le domaine du stylisme et modélisme. Satisfaire les exigences Les participants ont recommandé, par ailleurs, d'établir une coopération entre les centres de formation tunisiens et les instituts de formation européens afin d'être au diapason de la demande européenne dans le domaine de la mode. C'est ainsi qu'il sera possible de connaître les tendances des consommateurs européens et d'être proche de leurs attentes et de leurs exigences. L'Union européenne étudie la possibilité d'octroyer à la Tunisie la règle d'origine pour ses approvisionnements en matières premières destinées à la transformation sous forme de quotas limités dans le temps. Autrement dit, l'entreprise tunisienne peut importer du tissu d'Extrême-Orient, à titre d'exemple, de le confectionner en Tunisie et de l'exporter en Europe sans taxe. Ce qui va permettre un meilleur positionnement compétitif de la Tunisie en matière de textile-habillement. Il est absolument nécessaire, selon les participants, d'inciter les tisseurs et les finisseurs européens à venir investir en Tunisie. D'autant plus que la commission européenne est disposée à aider notre pays dans ce sens. Des actions de partenariat pourraient être conclues avec nos partenaires français en vue de développer les entreprises en encourageant la créativité et l'innovation. Le budget promotion du secteur textile-habillement accordé par le Centre de promotion des exportations (Cepex) est considéré comme dérisoire. D'où la nécessité de le doper fortement, selon les participants. Il est impératif également de prendre des mesures par les pouvoirs publics pour contrecarrer le secteur informel qui nuit au marché local du textile-habillement tunisien. Les participants proposent, par la même occasion, d'exiger aux franchises textiles ayant des boutiques en Tunisie de fabriquer au moins 40% de leur volume sur le territoire tunisien. Cela permettrait à la machine de production de tourner à un rythme plus rapide et de créer de nouveaux postes d'emploi. Une autre proposition judicieuse qui pourrait être suivie d'effet, à savoir l'amélioration du sourcing en matières premières et accessoires pour les entreprises tunisiennes. La révision des accords commerciaux bilatéraux avec nos partenaires est indispensable pour servir les intérêts du secteur textile-habillement tunisien. En outre, toutes les conditions propices à un dialogue social doivent être réunies pour promouvoir la productivité et la valeur du travail au sein des entreprises. Tous les acteurs opérant dans le secteur ont intérêt à instaurer et véhiculer une image positive du secteur textile-habillement tunisien auprès des jeunes et des opérateurs économiques et financiers.