Toutes les délégations du gouvernorat seront associées à la mise en application des termes de l'accord Un accord a été signé hier entre les protestataires d'El-Kamour et le gouvernement, permettant la levée du sit-in et le redémarrage des sites de production de pétrole. L'accord a été conclu au terme de négociations-marathons qui se sont poursuivies toute la nuit avec le ministre de la Formation Professionnelle et de l'Emploi Imed Hammami, chargé du dossier du développement dans la région, en présence du Secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) Noureddine Taboubi. Le P.-V. de l'accord a été symboliquement signé par le père d'Anouar Sakrafi, mort le 22 mai dernier dans les affrontements liés au mouvement de protestation d'El-Kamour, ainsi que par le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, le gouverneur de Tataouine et le secrétaire général de l'Ugtt. Il prévoit le recrutement immédiat d'un membre de la famille d'Anouar Sakrafi et d'un membre de la famille du protestataire blessé Abdallah Aoual, ainsi que la reprise de la production, la levée du sit-in et la réouverture de la route coupée à El-Kamour. En vertu de cet accord, le gouvernement s'engage à recruter 1.500 chômeurs en 2017, 1.000 autres à partir de janvier 2018 et 500 à partir de janvier 2019 dans la société «Environnement, plantation et jardinage», où les recrutements ont été ouverts il y a deux jours. Il allouera également une enveloppe annuelle de 80 millions de dinars au fonds de développement et d'investissement de Tataouine, et recrutera 1.500 chômeurs dans les sociétés de production et de services pétroliers opérant dans le désert. Mille d'entre eux devront être recrutés dans les cinq prochains mois, en bénéficiant d'une prime mensuelle fixe à partir de septembre et jusqu'à leur embauche. Aussi, sur 370 contrats à durée déterminée dans les sociétés pétrolières, la société «Environnement, plantation et jardinage» devra-t-elle immédiatement recruter les travailleurs dont les contrats n'ont pas été renouvelés. L'accord énonce également l'embauche de 500 chômeurs avant fin janvier 2018 ainsi qu'une formation payante au profit de 500 autres à partir de novembre 2017 et jusqu'à leur recrutement. Toutes les poursuites judiciaires concernant les protestations de Tataouine seront en outre abandonnées. Les mesures proposent huit mille emplois Au terme de la deuxième réunion tenue jeudi par la commission au siège du gouvernorat de Tataouine, le ministre de l'Emploi a indiqué que les participants ont achevé l'examen des procédures de mise en application des décisions portant sur le recrutement. Il a précisé que le gouverneur de la région a été chargé de tenir une séance de travail la semaine prochaine pour vérifier les demandes d'emploi. Cette deuxième réunion s'est déroulée en présence de députés de la région et de représentants d'organisations nationales, de firmes d'investissement et de la coordination du sit-in qui a fait scission avec le sit-in d'El-Kamour. Le ministre s'est félicité de la présence de représentants du sit-in pour la première fois dans les réunions de suivi et a demandé la participation d'un représentant de chaque délégation lors des prochaines réunions afin d'être associés à la mise en application des décisions. Le chef du bureau régional de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) a indiqué de son côté au correspondant de l'agence TAP que les projets annoncés dans les mesures prises par le gouvernement en faveur de Tataouine offrent plus de 8.000 postes d'emploi et leur mise en application se déroule conformément aux accords conclus. «Il y a eu une augmentation du capital de la Société de l'environnement qui a entamé le recrutement de mille chômeurs selon des procédures transparentes et légales», a-t-il précisé. Il a annoncé la tenue d'une série de réunions intensives dans les prochains jours pour faire connaître les projets programmés, rappelant que «le point faible du gouvernement à cet égard est le manque de communication».