La Société nationale d'exploitation et de distribution de l'eau, entreprise nationale vitale, est appelée à répondre aux réclamations de ses abonnés et à lever le voile sur les vrais potentiels hydriques du pays En France ou ailleurs, plus jamais de coupures d'eau potable même en cas de factures impayées; décision, depuis longtemps, en vigueur. Sous nos cieux, c'est bien le contraire. Beaucoup de régions font face à un sérieux problème de soif, sur quoi alerte souvent l'Observatoire tunisien de l'eau. Mais, en vain, la Sonede fait la sourde oreille et manque à ses responsabilités envers ses abonnés. Les perturbations dans la distribution de l'eau ne sont plus des cas isolés. Ni un phénomène saisonnier. Eté comme hiver, les raisons en sont les mêmes et personne ne sait vraiment à quel saint se vouer. Un déficit de communication flagrant ! Cette crise de l'eau persistante n'a cessé de nourrir la colère partout aux quatre coins du pays. Et il ne se passe pas une semaine sans qu'une localité en milieu rural ou urbain ne crie haro sur des interruptions répétitives d'eau. Et que la Sonede n'agisse guère à temps. Pas plus tard que la semaine dernière, plusieurs habitants de Kettana, dans la délégation de Mareth à Gabès, avaient, pour la même raison, bloqué la route nationale n°1, en signe de protestation contre un tel constat fréquent signalé dans bien d'autres coins du gouvernorat, à savoir « Jouabit », « Ben Slama », « Dkhilet Toujane ». Du côté de la Sonede, cela est dû à des pannes survenues au niveau de ses équipements de pompage d'eau et de manque d'équipes permanentes et itinéraires auprès de son district à Gabès en vue d'assurer les opérations d'entretien et de maintenance. Mais, la réponse n'est pas toujours convaincante. Car la non-disponibilité des ressources en eau demeure quasiment un prétexte injustifié. La Sonede sur la sellette Comme si les barrages et les grands ouvrages tarissaient à jamais ! Dans un passé récent, l'on se vantait d'avoir réussi à mobiliser assez de réserves hydriques et de potentiels considérables retenus sur les rivages fertiles du Nord-Ouest, région reconnue pour être le château d'eau de la Tunisie. Pourquoi, autrefois, n'a-t-on pas entendu parler de coupures d'eau récurrentes ? Sinon, un fait rarissime qui n'avait pas eu un effet perturbateur. L'année dernière, même à Zaghouan, ville du Temple des eaux, la crise de l'eau était gravement ressentie. Au point que la grogne populaire y avait atteint son paroxysme. La Sonede fut également pointée du doigt, ses prestations n'ont pas été à la hauteur des habitants qui en avaient souffert des mois durant. Même pas des excuses de sa part. Et les explications qu'elle avait, alors, avancées étaient pour le moins habituelles. Soit mêmes problèmes, mêmes causes. Sauf que ladite société avait déjà promis à ses abonnés à Zaghouan de réduire les coupures d'eau. Des projets d'appui ont été annoncés pour améliorer le débit, portant essentiellement sur la rénovation du réseau d'adduction d'eau potable, avec la réalisation de puits profonds à Ain Batria, Nadhour, El Khadhra et Zriba (Zaghouan), ainsi que d'une station de pompage à Jradou du même gouvernorat. Toutefois, plusieurs autres régions ne sont pas épargnées, connaissant une pénurie d'eau qui tourne, parfois, mal. L'Observatoire tunisien de l'eau avait, maintes fois, dénoncé ces coupures récurrentes. A ce niveau, plus de 400 plaintes ont été enregistrées, depuis mars 2016, selon l'OTE. Il n'a cessé de demander à l'ARP d'auditionner et le ministre de l'Agriculture et le P.D.G. de la Sonede. Cette société nationale devrait prendre son courage à deux mains et dire tout sur ses réseaux.