L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a réaffirmé son soutien à la requête des sécuritaires relative à la promulgation d'une loi incriminant l'agression des agents porteurs d'armes lors de l'accomplissement de leur travail. L'Ugtt a appelé l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) à hâter l'examen du projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les agents porteurs d'armes et son adoption après consultation des professionnels. La centrale syndicale a rappelé, hier, dans un communiqué, les dangers auxquels les sécuritaires sont confrontés, notamment dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, saluant les efforts déployés par les forces de sécurité pour contrer les menaces qui guettent le pays. Le Syndicat national des forces de sécurité intérieure avait demandé, mardi dernier, au président de l'ARP, Mohamed Ennaceur, de tenir une réunion d'urgence avec la Commission parlementaire de l'organisation de l'administration et des affaires des forces porteuses d'armes pour l'examen du projet de loi sur la répression des atteintes contre les agents porteurs d'armes. Cet appel a été lancé suite au décès du lieutenant Majdi Hajlaoui, mort des suites des graves brûlures dont il a été victime le 22 juin dernier, dans la délégation de Bir Lahfay, à Sidi Bouzid. Majdi Hajlaoui a été victime d'une agression perpétrée par un groupe d'individus qui ont jeté un cocktail Molotov sur la voiture de police, provoquant des brûlures à quatre agents, dont le défunt, le plus gravement atteint. D'autre part, le bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a estimé, mardi, que la hausse des prix des carburants est «abusive», est «économiquement injustifiée». «Cette hausse qui vient frapper de nouveau l'économie du pays représente une violation de l'accord conclu entre le gouvernement et l'organisation syndicale, relatif à l'augmentation des salaires qui prévoit notamment la maîtrise des prix», lit-on dans un communiqué publié hier par l'Ugtt. La centrale syndicale a, dans ce contexte, appelé à la nécessité de prendre des mesures nationales à même de sauver l'économie du pays, estimant que cette augmentation favorisera l'inflation à l'heure où le gouvernement n'est plus en mesure de faire face à la flambée des prix et à la contrebande. L'Ugtt s'est dite «étonnée» du silence du gouvernement face à la poursuite de la dégringolade du dinar tunisien, l'appelant à cet égard à prendre toutes les mesures nécessaires pour régler cette question. «Cette hausse des prix pourrait se répercuter sur le coût du transport des marchandises, le transport public, l'électricité et les productions industrielles et agricoles», prévient l'organisation, mettant en garde contre toute tentative de «toucher» aux prix des produits de base. Elle a, dans ce contexte, mis l'accent sur la nécessité de réviser en urgence le salaire minimum garanti, afin de rétablir le pouvoir d'achat des citoyens à revenu limité. L'Ugtt revendique également l'annulation des spectacles de l'humoriste français d'origine juive tunisienne Michel Boujenah programmés au festival de Carthage et sur d'autres scènes et ce pour «ses positions pro-sionistes, son soutien à l'entité raciste fasciste et sa défense du criminel Sharon» et non pour «son appartenance à la religion juive dès lors que la communauté juive constitue l'une des composantes culturelles et historiques de la Tunisie», précise le communiqué. A cet effet, le bureau exécutif a appelé le ministère des Affaires culturelles à assumer ses responsabilités et à bien sélectionner les spectacles programmés en donnant une plus grande part aux spectacles tunisiens, surtout en cette conjoncture économique difficile. Le bureau a tenu, dans ce contexte, à rappeler que la cause palestinienne a de tout temps occupé une place de choix au cœur du peuple tunisien qui a toujours rejeté toute forme de normalisation avec Israël dont la normalisation culturelle. Il est à noter que la soirée de Michel Boujenah est prévue pour le mercredi 19 juillet au musée archéologique de Carthage dans le cadre du programme «Hors les murs» de la 53e édition du festival international de Carthage (13 juillet-19 aout 2017).