Par Dr Saïd HAJEM (médecin épidémiologiste et gérontologue, chercheur à l'Institut national de santé publique) Dans la foulée de la première célébration de la Journée arabe des personnes âgées, la Tunisie rend aujourd'hui de nouveau hommage à ses aînés. En ce début du mois d'octobre, nous fêtons, en effet, la Journée internationale des personnes âgées. Cet événement est tout sauf un rendez-vous anodin. C'est le moment propice d'honorer nos parents et grands-parents et de leur témoigner notre gratitude pour leurs multiples contributions au développement économique, social et culturel de notre pays. La célébration de cette journée nous offre donc une opportunité accrue pour nous mettre au diapason des exigences du vieillissement de la population qui ne doit pas être réduit à la simple dimension démographique. Ce phénomène social possède, en effet, des implications tant sur le plan sanitaire que sur le plan socioéconomique. C'est pour cette raison que nous devons faire de cette célébration un temps d'écoute, de réflexion et de dialogue afin de trouver les solutions idoines susceptibles de répondre aux aspirations légitimes des personnes âgées et de satisfaire promptement leurs besoins actuels et futurs. Dans ce contexte de grande mobilisation pour défendre la cause des personnes âgées, la Tunisie a clairement arrêté le défi du XXIe siècle : améliorer la qualité de la vie pendant la vieillesse car l'avance en âge ne saurait être un sujet de grande satisfaction que si elle est indemne de fragilité et de dépendance. Ce challenge, notre pays est en passe de le réussir, car toutes les études concordent pour dire que la majorité des années gagnées du fait de l'accroissement continu de l'espérance de vie à la naissance sont des années de bonne qualité car vécues en bonne santé et sans incapacité. Cette réussite, la Tunisie la doit à l'approche solidaire et humaine des questions complexes soulevées par le veillissement démographique prônée par Son Excellence Monsieur le Président Zine El Abidine Ben Ali, pour qui la sauvegarde de la dignité et du bien-être de nos aînés constitue le socle inébranlable du contrat qu'il a proposé à la nation. Une telle approche a permis à nos aînés de bénéficier de différents services sanitaires, sociaux et économiques capables de renforcer leur capacité d'autonomie physique, cognitive et économique afin qu'ils puissent continuer à mener une vie digne et indépendante dans leur milieu de vie naturel. Notre devoir éthique et moral à tous consiste désormais à sauvegarder cet acquis civilisationnel fondamental et à le renforcer davantage. Ce devoir, nous devons l'exercer dans le cadre du programme électoral présidentiel 2009 - 2014 qui constitue un véritable plaidoyer en faveur du bien-être intégral de nos aînés. Totalement acquises à la cause des personnes âgées dans notre pays, les composantes sociales, sanitaires, économiques et culturelles de ce programme revendiquent un seul objectif : permettre à cette frange de la population d'avoir aisément accès à toutes les ressources de la société. Les multiples plans d'action mis en œuvre pour concrétiser les orientations des différents points du programme présidentiel relatifs à la santé et à la condition socioéconomique des personnes âgées s'inscrivent parfaitement dans cette démarche porteuse de tant de promesses dans tous les domaines. Dans le domaine social, l'accent est mis sur l'amélioration, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, des conditions de vie, des revenus et de la couverture sociale de la population âgée en multipliant les aides et les services de tous genres. Cette démarche poursuit parallèlement un objectif d'intégration car on est conscient que si l'action sociale vieillesse se limite à aider sans jamais prendre en considération la qualité des échanges entre les personnes âgées et leur environnement socio-familial, elle est condamnée tôt au tard à s'épuiser. Sur le plan sanitaire, l'effort colossal déjà entrepris en vue d'améliorer l'état de santé de nos aînés va devoir se poursuivre dans les années qui viennent pour concrétiser les orientations du huitième point du cinquième axe du programme électoral présidentiel. Pour ce faire, le ministère de la Santé publique a mis au point un plan d'action ambitieux à la hauteur des ambitions présidentielles pour la population âgée. Ce plan d'action comprend, en effet, des améliorations sensibles à tous les niveaux de la prise en charge des personnes âgées au sein des structures sanitaires publiques à commencer par la prévention jusqu'aux soins de suite, de rééducation et de convalescence en passant par la prise en charge des maladies chroniques et des pathologies dégénératives liées à l'âge. Il englobe également des actions visant à renforcer la recherche et la formation de base et contenue, en gériatrie du personnel médical et paramédical. Nous devons donc saisir l'opportunité de cette forte mobilisation multisectorielle, qui témoigne d'une volonté commune d'agir en faveur d'un idéal partagé de solidarité intergénérationnelle, pour réaffirmer notre engagement citoyen, individuel et collectif en faveur de la santé, du bien-être et de la qualité de vie de nos vénérables aînés. Reconnaissant qu'ils nous ont donné le meilleur d'eux-mêmes, nous avons une obligation morale de mettre à profit la célébration de la Journée internationale des personnes âgées pour témoigner à nos parents et grands-parents le respect, la gratitude et la reconnaissance qui leur sont dus. Nous avons à cœur aujourd'hui de redoubler d'efforts pour progresser vers une société encore plus fraternelle et encore plus solidaire capable d'offrir à nos aînés un environnement encore plus propice favorisant leur épanouissement personnel et préservant leur droit à une vieillesse saine, digne et heureuse.