Par Samira DAMI Outre les spectacles «intra-muros», ou «indoor», le Festival international de Hammamet, placé sous le label «Hammamet comme tu l'aimes», se distingue cette année, dans sa 53e édition (du 8 juillet au 26 août) par son programme «extra-muros» désormais intensifié et consolidé. Car, suite à l'expérience du programme «outdoor» lancé lors de l'édition écoulée, qui n'a pas manqué de susciter l'engouement des Hammamétois et des estivants, le directeur du Festival international de Hammamet, Moez Mrabet, et son équipe ont, en collaboration avec la société civile, renforcé le sillon de l'ouverture aussi bien du centre culturel international de Hammamet que du festival sur son environnement. Rayonner sur la ville balnéaire et sur les villes limitrophes, proposer des spectacles gratuits et de l'animation tous azimuts, agiter des idées et susciter la réflexion et le débat à travers «Majaliss El Hammamet» dans le cadre magnifique de «l'espace Marabout» sont les objectifs que ciblent les organisateurs du festival. En fait, le rôle même d'un festival, au-delà des séries de spectacles qu'il propose, c'est également la création de la fête et de l'animation qui suscite la participation des habitants et autres festivaliers. Car, outre leur rôle moteur dans le processus de création, de découverte de talents et de circulation des œuvres, des productions et des idées, les festivals se doivent de favoriser l'attraction, le rayonnement culturel ainsi que la culture participative civique du public. Et «Hammamet» s'achemine au fil des ans sur la voie de l'ouverture et du rayonnement sur son environnement et de l'implication de la société civile et de l'habitant. Ainsi, le programme «extra-muros», en dehors du centre culturel, propose plusieurs actions entre «le fest-wave», le «outdoor» et «urbandays». Les opérations «fest-wave» et «outdoor», prévues du 8 au 14 juillet, animeront les rues, et les places de Hammamet et d'autres espaces dans des villes et villages avoisinants. Initié en collaboration avec le festival du théâtre amateur de Korba, le Centre national de la marionnette et le Centre des vacances de Hammamet, «le fest-wave» rayonnera sur plusieurs villes et villages du gouvernorat de Nabeul, dont Korba où sont programmés des concerts de musique dont ceux de Naoufel Ben Aïssa et de Yasser Jradi, ainsi que les performances artistiques «Mouvma» et «Ouled Jallaba» de Rochdi Belgasmi. Le «outdoor», également entamé depuis l'édition écoulée, se déroulera au pied du fort de Hammamet et cible, notamment, les amateurs de musique avec pas moins de sept spectacles gratuits : Samad («The Natal Patchwork»), «Aywa», Ghoula, Haydar Hamdi et «Les montagnes chantent Semama». Le théâtre ne sera pas en reste, puisque deux pièces de théâtre sont prévues : «Les ergs de sable» de Hafedh Zellit et «Tartuffe», une coproduction du Centre culturel de Hammamet et de l'Institut supérieur d'art dramatique dans le cadre d'une résidence artistique animée par Fadile Jaf. Toujours dans le but d'impliquer le plus grand nombre d'artistes, le festival reconduit, cette année, l'action «urbandays», où sont proposées des performances artistiques dans les artères de la ville, entre danse, art du cirque et street-art. Le street-art, forme d'art urbain contemporain éphémère, consolide la culture participative à travers des contributions artistiques de jeunes artistes qui, à travers leurs grafittis sur les murs, entre inscriptions, peintures et autres techniques, communiquent avec tous les publics. Les messages communiqués qu'ils soient d'ordre social, politique ou culturel, qu'ils interrogent, revendiquent ou dénoncent, interpellent à coup sûr le public en favorisant la découverte, l'échange et l'appréciation. Ainsi, à travers les actions extra-muros, hors des limites du centre culturel international, le festival de Hammamet «s'éclate» en investissant d'autres lieux et espaces pour créer la fête, l'animation et favoriser d'autres expressions artistiques tels l'art urbain et autres performances dans les artères de la ville. En misant sur la participation de la société civile et du citoyen, «Hammamet» introduit le concept de la culture participative susceptible d'être un élément de renouveau de nos festivals d'été dont l'ancien concept se limitant, intra-muros, à des séries de représentations tend, franchement, à s'émousser et à s'étioler.