Ce qui suscite diverses questions, c'est le timing choisi pour, ainsi dire, «sommer» le chef du gouvernement de restreindre ses virtuelles prétentions non déclarées. Des prétentions qu'on voudrait volontiers lui attribuer, suite au succès de son combat coriace contre la corruption et ses incidences en termes de popularité Le Conseil de la Choura, tenu samedi et dimanche, a conclu ses travaux par un communiqué qui a fait siennes les déclarations faites par Rached Ghannouchi sur Nessma TV, y compris donc l'«interdiction» faite à Youssef Chahed de se porter candidat à l'élection présidentielle de 2019. Mais la Choura a réitéré son appui au gouvernement d'union nationale, à la condition donc que son chef ne puisse pas en tirer un crédit politique personnel pouvant lui ouvrir les portes de Carthage. Ce alors que Chahed n'a vraisemblablement jamais envisagé de forcer la main à qui que ce soit pour briguer la magistrature suprême, un an à peine après sa nomination à La Kasbah et alors qu'aucun «présidentiable» n'est officiellement en lice, sachant, comme l'a précisé Sofiène Toubel, que le président Caïd Essebsi n'a pas dévoilé ses intentions à ce sujet. Abdelkarim Harouni, président du Conseil de la Choura, a donc affirmé que la position exprimée par le président du mouvement appelant Youssef Chahed à s'engager à ne pas se porter candidat en 2019 représente la position officielle du parti. Harouni a cependant indiqué que les propos de Ghannouchi ne devaient pas «être interprétés» de peur de les voir «perturber l'action du gouvernement d'union nationale que nous soutenons». Et d'expliquer que le gouvernement doit se concentrer sur les priorités «qui lui ont été fixées», insistant sur le volet de relance de l'économie. Le président de la Choura a estimé que l'étendue de la polémique qu'ont suscitée les déclarations de Rached Ghannouchi témoigne du poids important du mouvement sur la scène politique nationale. Ce qui suscite diverses questions, c'est le timing choisi pour, ainsi dire, «sommer» le chef du gouvernement de restreindre ses virtuelles prétentions non déclarées. Des prétentions qu'on voudrait volontiers lui attribuer, suite au succès de son combat coriace contre la corruption et ses incidences en termes de popularité.