L'Utica, l'Iace et les chambres mixtes d'industrie et de commerce ont appelé à diversifier et à élargir l'assiette fiscale pour l'étendre aux activités économiques informelles et à privatiser les entreprises publiques déficitaires. Hier, lors d'une conférence à l'Utica, les représentants de ces organisations ont discuté des orientations de la loi de finances pour l'exercice 2018. Le vice-président de l'Utica, Hichem Elloumi, a estimé que l'Etat pourrait fournir des recettes financières importantes à travers l'élargissement de l'assiette fiscale pour qu'elle englobe l'économie parallèle et la contrebande, appelant à alléger la pression fiscale sur les entreprises étant donné qu'elles accomplissent leur devoir fiscal envers l'Etat. Elloumi a proposé aussi la privatisation des entreprises publiques en difficultés, lesquelles sont à l'origine de pertes colossales pour la trésorerie de l'Etat, insistant sur la nécessité d'accélérer la réforme des caisses sociales et de réviser le régime des subventions pour cibler davantage l'ayant droit. «L'Utica refuse toute imposition supplémentaire sur les entreprises économiques», a déclaré Elloumi, indiquant que la stabilité fiscale représente l'un des facteurs essentiels pour l'attraction des investissements étrangers. De son côté, le président de l'Ordre des experts-comptables, Raouf Ghorbel, a appelé à élargir l'assiette fiscale et à alléger les impôts sur les entreprises et à encourager les investissements directs et indirects. Le président de la Chambre tuniso-italienne du commerce et de l'industrie, Mourad Fradi, a de son côté proposé l'exonération des impôts sur les investissements étrangers s'étalant sur une période de cinq ans pour renforcer l'attraction des investisseurs étrangers et l'instauration des incitations à l'exportation. Le conseiller économique chargé de la fiscalité auprès du chef du gouvernement, Fayçal Derbel, a indiqué que le projet de la loi de finances de 2018 sera basé sur des scénarios plus réalistes, objectifs et réalisables et surtout prudents pour éviter les dérapages lors de l'exécution et le recours à la loi de finances complémentaire. Il a fait état de la volonté «inébranlable» du gouvernement d'inverser la courbe jusque-là descendante et de changer la donne pour renouer avec la croissance et retrouver l'embellie économique.