La 40e édition du festival d'été d'Ezzahra touche à sa fin. Ce soir, c'est la clôture avec Lotfi Abdelli. Mais cette édition est, par excellence, une plateforme pour la nouvelle scène musicale tunisienne. La soirée du mercredi dernier a été hautement colorée, Mohamed Khachnaoui, le batteur et percussionniste tunisien, colonne vertébrale de plus d'un projet musical novateur, a enfin présenté son projet «Dendri». «Dendri» est un spectacle qui est l'aboutissement de ses longues années de recherche et de son parcours professionnel. Le spectacle présente une fusion originale de deux genres musicaux. Du plus profond du rituel stambeli le «dabdabou» (étape rituelle rythmique), et la formation la plus connue «gombri et chkachak» (chant, rythme et danse) ont constitué le noyau de ce projet. Le répertoire de «Dendri» présenté par Khachnaoui and Co est essentiellement composé de chansons de la tradition stambeli qui se caractérise par une instrumentation particulière (gombri, gambara, chkachak et dondfa) et des chansons caractéristiques telles que «Hammouda», «Baba bahri» et «Lella Malika»... L'instrumentation de ce spectacle marie la tradition du stambeli notamment avec le gombri, la gambra, le gougay et les chkachak et le moderne avec les instruments occidentaux tels que la batterie la guitare et la basse électrique, tout en gardant les spécificités de cette musique authentique. La soirée fut si particulière, riche en rythme et surtout d'énergie qui s'est dégagée de la scène vers un public qui ne s'est pas retenu de danser suivant les sonorités si familières du stambeli, appréciant les ajouts opérés par les arrangements occidentaux. La voix et la performance de Salah Yenna au gombri, maître incontesté de ce genre si particulier n'ont fait qu'enrichir encore plus la proposition de Khachnaoui. Ce magnifique batteur, dont la touche est si essentielle aux projets de ses amis, a finalement réalisé son propre rêve et le public était ravi. La 40e édition du festival d'été d'Ezzahra, touche à sa fin. Une édition qui se voulait une plateforme pour la nouvelle scène musicale tunisienne. Et ce soir c'est la clôture avec le dernier spectacle de Lotfi Abdelli «The last year». Ezzahra, cette banlieue si douce, a vu défiler, durant tout un mois, tant de belles performances, a donné à voir à son public plein de découvertes. Après une ouverture avec Mohamed Ali, le nouveau concert de Badia Bouhrizi, «Aroug» de Badr Dridi, «Dyslexie» de Mahmoud Turki et «Dendri» de Mohamed Kachnaoui, et pour finir «Gottayti» de Raoudha Abddallah, le public, quoique peu nombreux pour ce genre de soirées a pu découvrir un autre visage de musique tunisienne, créative, inventive et bien ancré dans un patrimoine musical riche et ancestral. A la prochaine !