C'est une première dans le Monde arabe et en Afrique.Il s'agit du Salon des industries de la musique fondé par le comité des Journées musicales de Carthage dans sa deuxième session. Il s'agit là de «l'une des manifestations les plus importantes du festival», comme le notent les organisateurs. Faisant appel à tous les intervenants dans le secteur des métiers, des artisanats et des services en matière de musique, le Salon a exposé, depuis le 14 mars 2015 au palais des congrès de la capitale, leurs produits et leurs créations.Spécialistes, professionnels et autre grand public ont pu découvrir les différents aspects des métiers de la musique et profiter de spectacles musicaux tunisiens et étrangers journaliers programmés dans ce cadre. «Le Salon vise à se faire une place dans l'univers des exposants internationaux des métiers de la musique organisés dans les pays européens, l'Asie orientale et l'Amérique du Nord. La position stratégique de la Tunisie permet d'occuper une place centrale au sud de la Méditerranée créant des liens entre les pays arabes et africains et les représentants des institutions et des sociétés internationales spécialisées dans les métiers de la musique.», soulignent encore les organisateurs. Plus de 40 participants tunisiens et étrangers venant d'Egypte, de Syrie, d'Irak, du Sénégal, de Turquie, de France ont exposé leurs produits comprenant de la lutherie, les livres concernant la musique, les partitions, les enregistrements, le matériel de sonorisation, les équipements des studios de musique, les logiciels de musique et de traitement de son, des représentants de sociétés de diffusion et de production. L'on a relevé, également, la présence de nombreux institutions, organismes, établissements musicaux, festivals et autres associations. Une occasion de mettre en contact les professionnels et les musiciens, d'échanger leurs expériences, et de planifier des projets d'avenir. Sauvegarder notre patrimoine musical Nous avons rencontré, sur place, deux musiciens artisans qui tentent de rendre leurs titres de noblesse à deux instruments ancestraux: le gombri et le nay. Salah El Ouerghi, ce qu'on appelle un «Yenna», un maître de "stambeli", une musique spirituelle tuniso-africaine «J'ai ouvert les yeux sur ce monde pour être formé, par la suite, par une grande dame, Aroussia El Barnaoui, et un grand «Yenna», feu Fraj Fnoun». Il est passé maître dans l'art de la fabrication d'instruments liés à cette culture et à cet art: le gombri, la gambra, le gougai et autres instruments faits de peau de chèvre, contours au henné, motifs exécutés au «harkous» et autres emblèmes et symboles ésotériques. Il a fondé une association pour la sauvegarde et la promotion du "stambeli" qui porte le nom de son maître «Fnoun». Salah El Ouerghi est aussi un illustre musicien de gombri, il s'est produit plusieurs fois, sous nos cieux, et à l'étranger, entre autres, au festival de gnaoua d'Essaouira en 2003. On a fait également la rencontre de Chokri El Gaddah, professeur de musique et enseignant au conservatoire de musique de Kairouan. Il a intégré la Rachidia et participé au festival de la chanson. «Cela fait 35 ans maintenant que joue du nay, j'en suis tombé amoureux à l'âge de 12 ans» dit-il. Le nay est une flûte oblique à embouchure terminale en roseau originaire d'Asie centrale. Ses plus anciennes formes datent de Sumer (2800 avant JC) et de l'âge des pyramides. Depuis 6 ans, le musicien et passionné s'est mis à la fabrication du nay (différentes dimensions) et de la «Gasba» dans son atelier à Kairouan. «Musicalement parlant, j'ai une préférence pour le nay qui offre plus de possibilités sonores et qui peut être intégré dans différentes distributions muscicales. Mais, en général, c'est le côté pathétique s'en dégageant qui m'intéresse et sa proximité avec le corps. J'insuffle une partie de mon âme quand j'y joue» La clôture du salon est prévue pour aujourd'hui.