Le Prix spécial du jury du festival international de la résistance, à Téhéran, a été décerné à L'anniversaire de Leïla, une coproduction tunisienne, palestinienne et hollandaise. Du 19 au 24 septembre 2010, a eu lieu à Téhéran la 11e édition du Festival international des films de résistance, organisé par une association iranienne appelée «Independance». Deux longs métrages, où des Tunisiens figurent parmi les titres, ont été programmés à l'occasion. Il s'agit de L'anniversaire de Leïla, une fiction signée du Palestinien Rachid Masharawi, produite (en majorité) par Habib Atia, et Le mur des lamentations, un documentaire réalisé par Ilyes Baccar. Ce festival spécialisé propose des films réalisés au cours des cinq dernières années et qui traitent de sujets concernant la résistance et les droits de l'homme. Tout comme cet autre documentaire palestinien, réalisé par la fille d'un caméraman tué en plein reportage par des soldats israéliens et dont il ne reste que la caméra criblée de balles. En rendant hommage à son père, la cinéaste part au Liban, en une quête désespérée des premières images de l'occupation, filmées par des Palestiniens. En cette 11e édition de «Moqavamat», ce qui signifie en persan «résistance», d'autres films arabes, asiatiques, européens et américains du nord et du sud ont été projetés en compétition ou hors compétition, défendant la cause des droits de l'homme, ou se positionnant comme témoins de la résistance de certains peuples vivant dans l'injustice ou sous l'occupation. Le jury, constitué par Mohamed Malas de Syrie, Jean Chamaoun du Liban, May Masri de Palestine, Latika d'Inde et Ilyes Baccar de Tunisie, avait — croit-on savoir — l'embarras du choix en décernant ses prix. Finalement, le premier prix du documentaire a été octroyé à Anna, qui raconte l'assassinat d'une journaliste de la Gazette de Moscou, suite à la publication d'une série d'enquêtes sur la guerre de Tchétchénie. Dans la section fiction, c'est La cité de la vie et de la mort, un film chinois de Chuan Lee, qui a reçu le premier prix. Le Prix spécial du jury est revenu à L'anniversaire de Leïla. Quant au prix du meilleur réalisateur, il a été accordé à l'iranien Komarz Poor pour son film : Bus de nuit. Et c'est un Géorgien qui a obtenu le prix du meilleur scénario pour un long métrage intitulé: Une autre banque. Fraîchement débarqué d'Iran, Ilyes Baccar nous avoue que le voyage était très instructif. Il lui a surtout appris à se débarrasser des préjugés. Le débat qui a suivi la projection de son film hors compétition lui a également permis de découvrir un public iranien on ne peut plus cinéphile et averti. Les interrogations de ce dernier à propos du documentaire Le Mur des lamentations ont dépassé le film, pour identifier d'autres murs qui correspondent tout à fait au thème de «Moqavamet» et que le cinéaste ne soupçonnait même pas.