Après la suspension en 2011 du Fifej, en raison de la révolution, le festival, dans sa 9e édition, revient sur la scène culturelle, du 25 mars au 1er avril, malgré des difficultés financières notables. Depuis quelques années, le Fifej, festival biennal organisé dans la ville de Sousse au cours des vacances scolaires, a perdu de son éclat à cause du déclin des salles de cinéma et de la présence timide du public. Aujourd'hui, sa reprise tient notamment à la volonté d'une équipe volontaire qui veut préserver cet espace ouvert aux jeunes et aux enfants amateurs de cinéma et d'images animées. La 9e session a été organisée avec peine vu le manque de moyens et la lenteur administrative des partenaires. «Nos partenaires traditionnels, à l'instar du ministère de la Jeunesse et des Sports, sont restés indifférents à nos propositions. Nous avons donc dû nous limiter à la subvention du ministère de la Culture qui est de 40 mille dinars, alors qu'en 2009, l'enveloppe consacrée au festival était de 90.000 dinars. Quant à la contribution du ministère de l'Education nationale, elle est fixée à 5.000 dinars», a déclaré Hassen Allilèche, directeur de la présente session. Au-delà donc de ces difficultés, la 9e édition prévoit un menu attrayant et consistant, comportant 140 films entre courts et longs métrages, du genre films d'auteur et documentaires, en provenance de plusieurs pays du monde : Egypte, Syrie, Pays-Bas, France, Italie, Jordanie, Zimbabwe, Venezuela, Russie, Iran, Espagne, Algérie, Allemagne, etc. Ces films sont répartis sur cinq sections «Compétition internationale», «Compétition nationale», «Films du Monde», «Films de Tunisie» et «Caméra et révolution». Le jury de la compétition internationale est composé de personnalités cinématographiques confirmées, comme Brahim Tsaki (Algérie), Jacques-Eugène Stauffer (France), Mustapha Alassane (Niger), Taoufik Salah (Egypte) et Jilani Saadi (Tunisie). Il dénichera, parmi la sélection des films qui lui seront présentés, la meilleure œuvre pour jeunes et pour enfants. Le jury de la compétition nationale, formé de Khaled Barsaoui, Souad Ben Slimane et Taïeb Jallouli, devra attribuer, à son tour, un prix parmi les films suivant : Pourquoi moi ? de Amine Chiboub, Châteaux de sable de Mustapha Taïeb, Foutais de Bahri Ben Yahmed, Le mur de Mohamed Salah Argui, Jebel Serj, un monde mystérieux de Hassène Amri, Le théâtre peut changer la société de Amna Chaâbouni et Le fond du puits de Moëz Ben Hassen. Un jury enfants est également prévu pour décerner un prix à la meilleure œuvre enfantine. Célébration des Printemps arabes Parmi les moments forts, la présence de l'actrice tunisienne Hend Sabri, invitée d'honneur du festival, qui présentera, lors d'un point de presse, la nouvelle production Asmaa des réalisateurs Amro Salama et Iheb Amr, dont elle est l'héroïne et qui est en lice avec 6 autres films à la compétition internationale des longs métrages pour la jeunesse. Cette édition célébrera également le Printemps arabe avec la projection de films documentaires sur les révolutions en Tunisie et en Egypte, dont Parole rouge d'Elyes Baccar et Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh, et L'agenda et moi de Nivine Chalabi (Egypte). Dans ce cadre, un hommage sera rendu à l'école studio Shar de Russie, ainsi qu'aux films traitant du thème de la révolution dans le monde à travers la section «Caméra et révolution». Par ailleurs, une carte blanche est dédiée au cinéma iranien et à la Fondation Farabi qui a beaucoup œuvré pour la promotion du cinéma de l'enfance et de la jeunesse. Plusieurs films sont au rendez-vous : The penalty de Ensieh Shah Hosseini, Flights of the ducks de Ali Shah Hatami, The land of the heroes de Pouran Derakhshandeh et Little song de Massoud Keramati. Cette manifestation, qui vise à ancrer la culture cinématographique au niveau tant régional que national, propose diverses activités parallèles, dont une conférence sur «L'éducation à l'image», des colloques et des tables rondes sur les nouveaux circuits en matière de distribution des films tunisiens. Dans le même cadre, les jeunes auront l'occasion de participer à des ateliers sur les métiers du cinéma animés par des cinéastes professionnels.