On ne nous a pas habitués à trouver le site des Journées cinématographiques de Carthage actif quelques mois avant le démarrage de la session en préparation, mais c'est le cas cette année. En effet, d'un simple clic sur cccarthage.org, un portail s'ouvre au public et aux autres cinéphiles avec des annonces, des communiqués et autres infos utiles, exposant fièrement l'affiche de la 23e session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), prévue du 23 au 31 octobre 2010. En attendant l'annonce des films en compétition et de la sélection officielle, quelques informations commencent à circuler autour de certaines nouveautés, les hommages et le jury. D'ailleurs, ce dernier sera composé d'artistes de renom : la Tunisie y sera représentée par le compositeur Anouar Braham, l'Egypte par l'actrice Ilhem Chahine, la Mauritanie par le réalisateur Abderrahmane Sissako et l'Afghanistan par l'écrivain Atik Rahimi. Contrairement aux sessions précédentes, la compétition officielle des longs métrages comprendra 15 films arabes et africains au lieu de 20. Mais d'ores et déjà, on peut annoncer que quatre longs métrages tunisiens ont été pré-sélectionnés, dont on choisira deux pour nous représenter en compétitions officielles. Il s'agit de Dar Jwed et Chronique d'une agonie de Aïda Ben Alaya, des Palmiers blessés de Abdellatif Ben Ammar et Fin décembre de Moëz Kamoun. Les films de Nidhal Chatta et de Naoufel Saheb Ettabaâ (si la post-production est achevée dans les jours à venir) ainsi que, éventuellement, La Berceuse de Raja Amari, pourraient les rejoindre pour postuler à une place dans la compétition phare du festival. La commission de sélection se penchera, d'un autre côté, sur les documentaires tunisiens qui concourrent pour les distinctions. Elle a, aujourd'hui, quatre films entre les mains, dont Zarzis de Mohamed Zran, Conte de fées de Hichem Ben Ammar et Ha'it el mabka (Le mur des lamentations) de Lyès Baccar. En ce qui concerne les artistes honorés, la liste comporte l'acteur égyptien Nour Chérif, le réalisateur algérien Rachid Bouchareb et l'actrice palestinienne Houyem Abbas. Notons que cette session sera marquée par l'hommage spécial qui sera réservé au cinéma de l'Afrique du Sud, du Mexique et des pays de l'ex-Yougoslavie. Concernant le film d'ouverture, ce sera incontestablement un grand évènement puisqu'il s'agit de Hors-la-loi, le film de Rachid Bouchareb, avec le trio de choc Sami Bouajila, Rochdy Zem et Jamel Debouze, qui sera à l'affiche bien qu'il ait été violemment controversé lors de 63e édition du festival de Cannes. Rappelons ici qu'il a été entièrement tourné chez nous dans les studios de Tarek Ben Ammar. C'est l'histoire de cinq hommes qui se réunissent pour organiser le casse de la Banque Postale dans l'Alger des années 40. Officiellement, l'argent doit servir à financer la guerre d'indépendance. Mais les cinq hommes ne partagent pas, tous, les mêmes idéaux... Par ailleurs, et même si rien n'est encore définitif concernant les films qui seront présents dans les différentes sections, notamment la compétition officielle, nous savons que le comité d'organisation s'active avec acharnement pour avoir Uncle Boonmee du réalisateur thaïlandais Apichatpong Waarasethakul, Palme d'or du dernier festival de Cannes, ainsi que Soleil trompeur 2, du fameux et non moins controversé cinéaste russe Nikita Mikhalkov. Quant à Hahaha du Coréen Hong Songsoo, primé dans la section «Un certain regard», à la même édition de Cannes, il est quasi acquis qu'il sera projeté fin octobre, lors de ces JCC. Concernant la section des courts métrages et vu le nombre et la qualité de la production nationale, la direction des JCC a décidé de créer une section “compétition nationale-courts métrages” pour encourager ce genre de fiction en Tunisie et pour mettre la cinématographie locale à l'honneur. Une sélection de 10 à 12 courts métrages seront en lice pour un premier et un deuxième prix qui seront octroyés par un jury international, composé de personnalités de renom (réalisateurs, acteurs, etc). Enfin , et dans le cadre du «Producers' Network», la direction de la 23e session des Journées cinématographiques de Carthage, annonce qu'une bourse sera décernée à un film en finition (work in progress). L'appel à proposition est ouvert jusqu'au 25 septembre et s'adresse à tous ceux qui ont un long métrage de fiction ou un documentaire de création en finition.