L'Orchestre symphonique tunisien sous la direction de Hafedh Makni a clôturé samedi soir la 32e session du Festival d'El Jem. Des solistes de Suisse, d'Italie et de Tunisie de talent y ont pris part. C'est dans un amphithéâtre romain débordant de mélomanes attentionnés et amoureux des musiques symphoniques du monde que se sont produits samedi soir plusieurs artistes classiques sous la direction du chef d'orchestre Hafedh Makni. Dans ce lieu impressionnant, chargé de gloire et d'histoire, le mariage s'avère heureux entre l'Orchestre symphonique tunisien et des solistes au talent certain. Tout d'abord Christophe Denoth, guitariste suisse classique de renommée mondiale, au jeu sensible et raffiné, dont la présence à El Jem a été rendue possible grâce à l'appui de l'Association Aloès Les Amis de Hamadi Cherif et l'ambassade de Suisse. Il enchante le public en ressuscitant toute l'inspiration mélodieuse du fameux Concerto d'Aranjuez de Joaquim Rodrigo. Ensuite, le ténor italien, Gianni Bruschi, à la voix aussi puissante que nuancée et qui connaît bien le Festival international de musique symphonique d'El Jem, pour y avoir été invité ici à plusieurs reprises. Son interprétation d'O sole mio de Di Capua et du Temps d'Aznavour entraîne des applaudissements soutenus des spectateurs. La jeune mezzo soprano tuniso-russe, Emira Dakhlia, promet beaucoup. Sa présence sur scène est en tout cas digne des plus grandes artistes d'opéra, particulièrement lorsqu'elle interpréta avec toute la passion du regard et du geste un extrait de Carmen de Bizet. Enfin, le soliste tunisien, Amine Triki, a démontré une maîtrise de son instrument en jouant le Concerto pour violon de Brahms, une œuvre majeure du compositeur allemand réputée difficile au point d'être injouable. Le récital de clôture finit sur les notes lyriques au parfum de tragique du Lac des cygnes de Tchaïkovski. Une partition parcourue par le sentiment de fatalité d'un bout à l'autre et que l'Orchestre symphonique dirigé par Hafedh Makni a su rendre toute « l'âme russe » caractérisée par une douce mélancolie. Christophe Denoth, lui, poursuivra son périple musical à travers la Tunisie avec un récital en solo le jeudi 17 août au Borj Ghazi Mustapha à Djerba, l'île des rêves.