Images et sons différents et un hommage aux soldats de l'ombre. Le Fifak (Festival international du film amateur de Kélibia) n'est pas seulement un espace de rencontre et un vivier pour le cinéma tunisien, c'est aussi l'occasion pour promouvoir des films et des événements. Mohamed Chalouf de l'association culturelle Afrique-Méditerranée a profité de la 32e édition du Fifak pour annoncer à ses collègues et amis les Rencontres cinématographiques de Hergla dont la 12e session aura lieu du 21 au 23 août. Est-il vrai que malgré la révolution numérique, la valeur et la qualité de l'argentique demeurent inégalables ? Et si on fait remonter le temps pour vérifier ? A l'occasion du cinquantième anniversaire de la sortie d'«El Fejr» (l'Aube) d'Omar Khélifi en 1967, premier long métrage 100% tunisien, les Rencontres de Hergla rendent hommage aux artisans du cinéma argentique tunisien. Ces derniers, écrit-on dans la présentation des Rencontres, ont beaucoup contribué à la constitution de notre mémoire cinématographique. Pour une fois, ce sont ces monteurs, mixeurs, étalonneurs, techniciens de laboratoire, ingénieurs du son, directeurs de la photo qui monteront au podium. Une façon de reconnaître leur rôle si important, dans le processus de fabrication des films. Les Rencontres proposent, donc, ce que les organisateurs appellent « un voyage nostalgique» dans l'univers du cinéma argentique. Des films en 8mm et en super8, formats privilégiés de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs, en 16mm et 35 mm, supports sur lesquels sont gravées les plus belles images de la cinématographie tunisienne. Les jeunes dont la passion pour le cinéma est née à l'ère du numérique découvriront, à l'occasion de cette 12e édition, ce qu'était le cinéma de l'époque. Des ateliers, qui ciblent jeunes et enfants, traiteront du thème de l'argentique et la pellicule, « support utilisé depuis plus de 120 ans en plusieurs formats par le cinéma et la photo et qui risque après l'invention du numérique de disparaître pour toujours», ajoute-t-on dans le communiqué d'information. L'ouverture aura lieu en présence de grands noms des artisans de l'argentique: Mica Ben Miled, Kahena Atia, Arbi Ben Ali, Ahmed Bennis, Belgacem Jelliti, Hassen Daldoul, Ezzedine Harbaoui, Faouzi Thabet, Hachemi Joulak, Ridha Ben Hlima, Abderrazak Khechine, Faouzia Joulak, Ahmed Zaaf, Moncef Zdouri et Ahmed Harzallah. Au programme de ces trois journées, également, des films argentiques en 16 et 35mm. Il s'agit de : « Regard de mouette» de feu Kalthoum Bornaz (fiction, 1991), « Trio Nahawand» de Belgacem Jelliti (fiction, 1987), « La cigale» de Ezzeddine Harbaoui (animation, 1986) et « Le Métayer» de Taïeb Louhichi (documentaire, 1975).