« Toujène » à Gabès, « Dkhila » à Médenine et « Ghermassa » à Tataouine sont concernées. Les travaux de l'atelier récemment organisé par le bureau de la FAO en Tunisie, en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche — Direction générale de l'aménagement et de la conservation des terres agricoles (Acta) — ont confirmé la dynamique participative retenue par le projet « Développement des techniques de collecte d'eau pour une agriculture durable et l'amélioration de la résilience de la région du Sud-Est tunisien ». Les présentations et débats entre les différents partenaires institutionnels, représentants locaux et groupements professionnels sur le terrain ont permis de recueillir les recommandations, à même d'ajuster, de consolider et de valider les trois Plans de développement participatif (PDP), conçus pour les régions de « Toujène » à Gabès, « Dkhila » à Médenine et « Ghermassa » à Tataouine. La FAO ainsi que le ministère accordent un intérêt particulier à la question de la pénurie de l'eau qui constitue un défi majeur pour le développement de l'agriculture en Tunisie. Dans son intervention, M. Mohamed Amrani, chargé du bureau de la FAO en Tunisie, et M. Hassen Chourabi ont souligné les liens de coopération privilégiée de la FAO avec la Tunisie et ont précisé que ce projet de « Développement des techniques de collecte d'eau pour une agriculture durable et l'amélioration de la résilience de la région du Sud-Est tunisien » s'inscrit dans la continuité de la démarche d'appui aux résultats de précédents projets et a pour ambition d'aller au-delà des plans d'action et des expériences pilotes pour parvenir à un programme de développement global pour le Sud-Est de la Tunisie. Miser sur l'innovation Les travaux de l'atelier ont permis, à travers les diagnostics des régions retenues, de mettre en exergue les approches concertées communes dans la gestion des ressources en eaux. Les expériences pilotes de collecte des eaux de pluie seront élargies et renforcées par une meilleure organisation des bénéficiaires autour de la gestion participative de l'exploitation et de la maintenance des ressources en eaux. Différentes techniques de collecte d'eau ont été retenues par les populations à travers la réhabilitation et la construction de réservoirs traditionnels, tels que les « majels » et « fesqias », qui ont ancestralement fait leurs preuves par leurs capacités à assurer la sécurité alimentaire, et l'accès à des ressources en eau même en temps de pénurie. A travers ce projet, il est prévu de construire des cordons en pierres sèches. Cette technique se fait sur les terres de parcours et permet d'améliorer le bilan hydrique des sols et le développement du couvert végétal. Les plans retiennent aussi la construction de seuils des déversoirs en pierres sèches ou maçonnés ou / et des « fesqias », autre forme de réservoir pour la collecte des eaux de ruissellement afin de les exploiter pour l'abreuvement du cheptel, ou encore pour l'irrigation d'appoint pour les cultures en sec, les arbustes fourragers ou pour usage domestique. L'innovation technologique pour réhabiliter, améliorer et consolider l'état des citernes, les innovations pilotes de valorisation des eaux pluviales sont également envisagées. Ces techniques de conservation des eaux et du sol représentent des solutions adaptées et favorables aux pertes des ressources naturelles, mises à rude épreuve sous les pressions des changements climatiques. Renforcement des capacités des femmes et des jeunes Force est de constater que le projet et les plans d'action accordent une importance prioritaire aux populations vulnérables, dont les femmes demandeuses d'appuis pour le lancement de micro- projets générateurs de revenus et les jeunes considérés comme un potentiel humain incontournable pour les perspectives de durabilité du projet. Outre les demandes en termes d'acquisition d'équipements pour la distillation des plantes aromatiques, une variété sélective de micro-projets a été exprimée et retenue dans les plans d'action. Le renforcement des capacités à travers la formation et le développement de compétences sont également considérés comme prioritaires. A titre d'exemple, le plan d'action pour « Toujène » à Gabès retient la perspective de familiariser les intervenants, plus particulièrement la société civile et les associations, avec les mécanismes de financement disponibles en rapport avec les thèmes du jour, comme le changement climatique, l'agriculture de ruissellement, la durabilité des ressources à travers une prospection des fonds disponibles à même d'appuyer les initiatives à venir. Pour la zone de « Dkhila » dans la région de Médenine, un appui sera accordé à l'agriculture biologique et aux produits de terroir, et ce, à travers la valorisation de parcelles biologiques. Pour « Ghermessa » à Tataouine, l'accent sera mis sur le développement des compétences des femmes et des jeunes pour la conversion en mode biologique des zones de cultures et l'appui à la promotion de l'agriculture bio et de l'agro-tourisme. A cet effet, une amélioration des infrastructures est envisagée afin de promouvoir la qualité de vie et contribuer à l'attractivité de la région.