Le cinq tunisien entame une nouvelle étape et doit jouer pleinement ses cartes et ses atouts. Trois jours de récupération, c'est une nouveauté pour une compétition comme l'Afrobasket. Les sélections, qui ont joué les trois matches du premier tour en trois jours (et c'est déjà un rythme infernal !), ont pris le temps qu'il faut pour se reposer et préparer, comme il se doit, les quarts de finale. Le second tour, qui a lieu en Tunisie, va être bien engagé et probablement meilleur sur le plan qualité de jeu et de débat tactique. Quatre matches qui se valent et qui offrent des duels acharnés et où les pronostics sont inutiles. Le premier tour, peu attrayant et assez «pauvre» techniquement, n'a pas dégagé des équipes au top de la forme ou dominatrices. Même des sélections comme la Tunisie, le Maroc ou le Sénégal, qui ont remporté tous leurs matches au premier tour, n'ont pas affiché une forme idéale. Ces sélections ont joué aussi à l'économie, cachant peut-être leurs cartes pour le second tour. Maroc-Egypte, Nigeria-Cameroun, Sénégal-Angola et bien sûr Tunisie-RDC, voilà le programme complet de ces quarts qui ont lieu aujourd'hui à la salle de Radès. Pour ceux qui vont y aller, ils vont passer une sacrée journée de basket de haut niveau. Un match comme celui opposant le Sénégal à l'Angola est un choc de titans et même si l'Angola n'a pas affiché la forme qu'on lui connaît, il reste un ténor capable de se retrouver au moment idéal. Pour le choc Maroc-Egypte, cela paraît à l'avantage des Marocains, qui gagnent en maturité et en savoir-faire d'une édition à une autre. Quant au choc Nigeria-Cameroun, c'est également un match piège pour les Nigérians, tenants en titre. Ces derniers, privés de leurs joueurs qui évoluent en NBA, vont-ils se rebeller et jouer sur leur vraie valeur ? C'est que le Cameroun est une sélection qui a beaucoup progressé. Cela dit, les duels vont être équilibrés avec des matches qui mettent en lice des équipes différentes, mais qui ont la même ambition, celle d'avancer au tableau et d'aller le plus loin possible. Les quarts de finale sont sûrement le tour le plus pénible et le plus compliqué dans ce genre de tournois. Celui qui gagne a le moral retapé et fonce vers la finale petit à petit, celui qui perd mange son pain noir. Une courbe ascendante ? Tout le monde ou presque se pose la même question après le premier tour du cinq tunisien. Va-t-on voir le vrai visage de la sélection à partir de ce soir face à la RDC ? C'est que malgré les trois victoires acquises (dont deux sur un écart confortable), ce n'était pas si rassurant. C'est plutôt une impression mitigée où on a un double sentiment, la satisfaction avec trois victoires et un potentiel solide et de haute facture, mais également l'inquiétude de voir nos joueurs gênés lors de ces trois matches par des équipes qui ne sont pas la crème du basket continental. Quelque chose ne tourne pas rond dans le dispositif de Mario Palma, disent certains, alors que d'autres se font rassurants et peu préoccupés. Pour eux, c'est une «stratégie», celle de ne pas dévoiler toutes ses cartes et d'y aller doucement. Cela dit, il faut qu'on parle de deux points essentiels à notre avis avant le match de la RDC. La première est que notre sélection a eu des difficultés offensives avec des taux d'adresse qu'on peut (doit) améliorer pour pouvoir rivaliser pour le titre. Deuxième point, l'équipe de Mario Palma peut compter sur une ossature «blindée» qui, à notre avis, peut faire mal à ses concurrents quand elle est remise en confiance. Ben Romdhane, Mohamed H'didane, Abada, El Mabrouk, Kenioua, Selimène et Chennoufi, voilà la «dynamo» de la sélection qui conditionne sa réussite. C'est de la forme de ce groupe que dépend la réussite de la sélection dans cet Afrobasket. En l'absence d'un joueur comme Salah Mejri, Lahiani peut être la révélation de ce tournoi pour notre sélection. Il ne va pas faire oublier Mejri certainement, mais bien galvanisé, il peut, aux côtés de Ben Romdhane, Ghayaza et Béchir H'didane, offrir des solutions pour le jeu intérieur. Une chose est sûre, nous avons confiance en notre cinq qui sait se transcender en présence de son public. Mario Palma a intérêt à bien gérer les changements et les stratégies du jeu ce soir. Si Mourad El Mabrouk retrouve son adresse sur les tirs à trois points, si Chennoufi, H'didane et Selimène réussissent dans le rôle d'ailier, si l'on défend bien et que les rebonds, surtout défensifs, sont à notre avantage, les choses iront bien. La RDC est un adversaire dont il faut se méfier. Elle aura tout à gagner et la pression sera plus sur les épaules des nôtres. Sans trop rentrer dans les détails tactiques, ce genre de matches demande des qualités humaines, un courage et beaucoup de confiance. Le programme (salle de Radès) 13h00 : Maroc-Egypte 15h30 : Nigeria-Cameroun 18h00 : Tunisie-RDC 20h30 : Sénégal-Angola