Les atouts de la Tunisie sont toujours là : le potentiel humain, la proximité par rapport à l'Europe et à l'Afrique, le climat des affaires, des atouts qui œuvrent pour la compétitivité du site Tunisie. Mais la Tunisie souffre d'un déficit d'image. L'Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge) a organisé, hier 14 septembre 2017, la 26ème édition de son Forum avec pour thème "La Tunisie à l'international : Lumière sur nos atouts". Des atouts qui ont été pleinement discutés par les intervenants au forum, tout en traitant des défis de l'économie tunisienne dans le contexte actuel. Des défis qui sont partagés entre le gouvernement et le secteur privé, essentiellement en ce qui concerne l'internationalisation des entreprises tunisiennes et les perspectives du marché international. Zied Laadhari, nouveau ministre de l'Investissement, du Développement et de la Coopération internationale, a affirmé que les atouts de la Tunisie sont toujours là, mais il existe un déficit d'image. "Le potentiel humain, la proximité, le climat des affaires, sont autant d'atouts qui œuvrent pour la compétitivité du site Tunisie. Mais il faut admettre qu'on n'a pas su marketer la Tunisie. D'autant plus que le contexte de transition a compliqué la situation", affirme-t-il. Il ajoute qu'il est actuellement fondamental de régénérer la confiance en la Tunisie en tant que pays porteur et stratégique, celui qui a été le catalyseur du changement dans la région et dans le monde. L'Afrique serait aussi un terrain privilégié pour les entreprises tunisiennes qui voudraient s'internationaliser, indiquant que l'adhésion de la Tunisie à la COMESA (Marché Commun de l'Afrique Orientale et Australe) lui permettrait de mieux saisir les opportunités d'accroître ses échanges vers l'Afrique. Terrain vierge Pour Mohamed Fradi, consultant en investissement étranger et président de la Chambre tuniso-italienne de commerce et de l'industrie, la Tunisie reste toujours compétitive en termes de proximité, de ressources humaines, de logistique et d'avantages fiscaux. Mais il faut repenser le modèle économique. "Nous sommes un petit marché, mais nous avons un fort tissu industriel qui s'est développé grâce à la loi 72. Nous devons maintenant renforcer notre présence à l'international. Pourquoi ne pas créer une agence qui s'occupe de l'internationalisation, qui engage une vraie diplomatie économique en travaillant sur le terrain", lance-t-il. De son côté, la Tuniso-Française Sarra Magidi Toumi, qui vient d'être nommé par le Président Français Emmanuel Macron comme membre du Conseil Présidentiel pour l'Afrique, a admis que la Tunisie présente un grand potentiel pour l'investissement, mais qui reste inexploité. "Je pense que la Tunisie reste encore un terrain vierge. Et d'après mon expérience dans le pays en tant qu'entrepreneur social, il est important de renforcer l'économie inclusive et de permettre à tous les citoyens l'accès aux opportunités économiques", indique-t-elle. Hub éducatif pour l'Afrique Du côté des invités étrangers au forum de l'Atuge, la présence de la Grande-Bretagne a été remarquable lors de cette édition avec la participation du Dr Andrew Murrison, envoyé spécial du Premier ministre britannique. Une participation par laquelle Dr Murrison a voulu montrer l'engagement de la Grande-Bretagne dans l'accompagnement de la Tunisie dans les grandes réformes, indiquant que plusieurs opportunités se présentent pour les entreprises britanniques dans le pays. "Nous sommes prêts à partager notre expertise et à être partenaire de la Tunisie dans les grandes réformes qui permettront de renforcer la compétitivité de l'économie tunisienne, de créer l'emploi et booster la croissance", affirme-t-il. Il ajoute que la Grande-Bretagne a augmenté son assistance financière à la Tunisie de 10 millions de livres cette année pour l'appui dans les domaines de la bonne gouvernance, l'éducation et la sécurité. D'autres domaines seront également l'objet de cette assistance, à savoir les TIC, la santé, les finances. Dr Murrison a également indiqué que la Grande-Bretagne est ouverte pour accueillir les étudiants tunisiens. "Nous voulons que la Tunisie profite de la performance du système éducatif britannique et du renforcement des compétences en termes d'accréditation et de certification", précise-t-il. D'un autre côté, Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, a souligné que la Tunisie représente pour la France un enjeu considérable, étant l'un des dix pays stratégiques pour le Président français. Un enjeu qui est lié à sa proximité géographique avec la Libye et à la question sécuritaire et au fait qu'elle soit un modèle démocratique. "Il faut regarder ce que la Tunisie a achevé pendant six ans. Elle a résisté au terrorisme et à la chute du tourisme. Maintenant, on remarque un retour du tourisme et une amélioration du flux des touristes français, de 45%", souligne-t-il. Il affirme que l'éducation demeure un trésor du modèle tunisien, indiquant que la France est toujours ouverte pour accueillir les étudiants tunisiens et appuie la vocation de la Tunisie d'être un hub éducatif pour l'Afrique.