Le déficit budgétaire s'est aggravé, à fin juillet 2017, pour atteindre 3.177 millions de dinars -MD (environ plus de 3% du PIB de la Tunisie), alors que la loi de finances 2017 (LF) table sur un déficit budgétaire, pour toute l'année, de 5.345 MD ( 5,4% du PIB). L'année dernière, il s'est élevé à 2.755 MD au cours des 7 premiers mois, d'après un document sur « les résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat - juillet 2017 », publié au mois de septembre, par le ministère des Finances. Selon le document, cette aggravation est due à la hausse des dépenses, notamment les dépenses de gestion, et plus spécialement celles réservées au paiement des salaires de la fonction publique, qui ont enregistré un bond de 11,4%, à fin juillet 2017, alors que les prévisions de la LF limitaient cette progression à 4,1% pour toute l'année en cours. Pis encore, le ministère des Finances a fait état de la non-réalisation de recettes non fiscales prévisionnelles, étant donné que les recettes collectées jusqu'à juillet (789 MD) ne représentent que le 1/3 des recettes prévues pour toute l'année (2.195 MD). En fait, alors que les prévisions tablaient sur des recettes à hauteur de 200 MD, provenant de la vente de biens confisqués, et de 250 MD, provenant de dons extérieurs, pour l'année 2017, nous avons comptabilisé 0 millime pour ces deux rubriques, jusqu'à ce jour, mais la donne peut encore changer d'ici la fin de l'année. De même, les revenus des participations des sociétés publiques n'ont pas dépassé, durant les sept premiers mois de l'année, les 19 MD, alors qu'on tablait sur des recettes à hauteur de 220 MD pour 2017. Par ailleurs, la LF 2017 ciblait la réalisation de revenus provenant de la commercialisation de carburants de l'ordre de 500 MD, à fin décembre, alors que jusqu'en juillet, nous n'en avons collecté que 200 MD. A cela, s'ajoute les prévisions erronées relatives au remboursement des intérêts de la dette, puisque nous avons remboursé 1.502 MD jusqu'à fin juillet, alors que les estimations dans la loi de finances tablaient sur un total d'intérêts à payer pour 2017, de 2.215 MD. Ceci est dû notamment au phénomène de la dépréciation du dinar par rapport aux devises étrangères, notamment l'euro et le dollar, surtout que l'emprunt étranger constitue la principale composante de nos sources de financement. En fait, depuis le début de l'année jusqu'au 19 septembre, le dinar a chuté de 18% par rapport à l'euro, et de 10% par rapport au dollar. Dans ce contexte, les tirages budgétisées ont atteint 4.478,8 MD, sur un total prévu jusqu'à la fin de l'année de 5.246,6 MD. D'après le département des Finances, ce déficit est comblé, jusque-là, moyennant des financements extérieurs à hauteur de 2.618 MD et des financements intérieurs de l'ordre de 558 MD.