Un entraîneur à la gestion chaotique, des joueurs à court d'arguments et indisciplinés sur le terrain bien qu'ils soient trés bien payés. Le retour sur investissement n'a pas eu lieu. La crise s'installe au Parc Hassen-Belkhodja après l'élimination de l'équipe en quart de finale de la Ligue des champions. Une élimination qui est restée en travers de la gorge des Espérantistes, le président du club en particulier. Hamdi Meddeb, resté silencieux depuis samedi dernier, s'est manifesté avant-hier en adressant sa lettre de démission à la direction du club. Une démission qui a eu un effet de séisme dans l'entourage du club, y compris dans le rang des supporters dont une frange, quelques heures auparavant, s'est attaquée à son président. Par ailleurs, et en cherchant à connaître les raisons qui ont poussé Hamdi Meddeb à démissionner, ce sont entre autres les propos déplacés de quelques supporters sur les réseaux sociaux qui l'ont amené à rédiger sa lettre de démission. L'homme ayant déjà du mal à accepter l'élimination de son équipe en quart de finale de la Ligue des champions. Lui qui a investi tant d'argent pour le recrutement des joueurs et de l'entraîneur. Conflit d'intérêts ! Si d'anciens dirigeants du club et une frange de supporters tentent, depuis mercredi, de persuader Hamdi Meddeb de revenir sur sa décision, c'est qu'ils pensent que ce n'est pas lui qui devrait partir, mais plutôt les principaux acteurs de l'élimination de l'équipe en quart de finale de la Ligue des champions. Ce que désirent le plus les supporters et les sages du club, c'est qu'au lieu de jeter l'éponge, le président du club fasse le ménage autour de lui. Si le départ de Faouzi Benzarti s'inscrit dans la logique des choses, vu qu'il a très mal géré l'effectif qu'il a sous la main, certains joueurs sont aussi pointés du doigt. Commençons par Benzarti qui dispose d'une vraie «Dream team». Ce qu'on lui reproche, c'est la gestion chaotique de son groupe. Comme il a trop chargé le travail sur le plan physique, outre qu'il ne croit pas trop au turnover, les joueurs n'avaient que quarante-cinq minutes dans les jambes. En témoigne leur petite prestation durant la deuxième mi-temps du quart de finale retour de la Champions League face à Al Ahly du Caire, ce qui a causé entre autres leur élimination. Mais ce qui intrigue le plus, c'est la détérioration des relations entre l'entraîneur et certains de ses joueurs. Connu pour être un technicien qui sait instaurer la discipline au sein de son groupe et sachant également garder la distance avec ses joueurs, nous étions surpris par l'attitude de Ferjani Sassi après le coup de sifflet final. Il a fallu l'intervention d'Ali Maâloul pour éviter que Sassi n'aille pas plus loin que des propos injurieux envers Faouzi Benzarti. Ferjani Sassi aurait eu un échange houleux avec Faouzi Benzarti lors d'une séance d'entraînement au milieu de la semaine qui a précédé le match, ce qui aurait expliqué sa non-titularisation au profit de Franck Kom. Et c'est précisément le recrutement de ce joueur qui dérange. L'agent de Franck Kom n'est autre que le fils de Faouzi Benzarti. Conflit d'intérêts ? Cela en a tout l'air ! Ben Chérifia et Dhaouadi pointés du doigt On n'est jamais trahi que par les siens. Ce que dit l'adage cadre avec le réel du club «sang et or». Moez Ben Chérifia, Chamsseddine Dhaouadi et Ferjani Sassi (à cause de son geste déplacé après le coup de sifflet) sont tenus pour principaux responsables de l'élimination de l'équipe en Ligue des champions. Et la liste risque de s'allonger. Le comportement de ces joueurs sur le terrain, samedi dernier lors du quart de finale retour contre Al Ahly, serait l'une des raisons qui ont poussé le président du club à la démission. Ces joueurs en question ont coûté des millions de dinars à Hamdi Meddeb pour le résultat qu'on sait. Bref, le président de l'Espérance de Tunis s'est beaucoup investi pour que son équipe remporte la Ligue des champions, mais n'en a pas eu pour son argent. Quand on prodigue son temps et son argent pour, qu'en retour, on se fasse insulter sur les réseaux sociaux à cause des choix erronés d'un entraîneur et de la petite prestation de joueurs trés bien payés : il y a de quoi être grandement déçu au point de décider de quitter le navire.