Des activistes de la société civile ont affirmé qu'ils saisiront le Tribunal administratif pour connaître le sort des dossiers déposés à l'Instance vérité et dignité relatifs à la réparation des dégâts subis par les victimes d'exactions. S'exprimant hier en conférence de presse à Tunis, ils accusent la présidente de l'instance, Sihem Ben Sedrine, de «corruption financière et de déviation du processus de justice transitionnelle». Ils appellent l'IVD à publier un calendrier sur ses activités restantes avant la fin de sa mission et à informer les victimes sur l'avancement de leurs dossiers. Les membres de la société civile recommandent, également, la publication de la liste des personnes auxquelles l'IVD a décidé d'accorder le statut de victimes et l'organisation d'une journée portes ouvertes de la commission de réparation des dégâts et de réhabilitation en présence des victimes et de leurs représentants. Ils ont appelé à fixer une date pour le congrès national de réparation des dégâts dont la présidente a annoncé l'organisation depuis novembre 2016 lors du congrès national sur la justice transitionnelle. Les participants se sont interrogés sur la partie qui se chargera de l'investigation sur les dossiers des graves violations des droits de l'Homme, en particulier les affaires qui concernent les martyrs et blessés de la révolution ainsi que sur la date d'installation des juridictions spécialisées et la formation des magistrats. Ils se sont en outre demandés si l'IVD est capable d'examiner plus de 60 mille dossiers alors que sa mission s'achève dans 7 mois. Par ailleurs, un appel a été lancé au gouvernement et au Parlement pour la promulgation des textes réglementaires relatifs au fonds de la dignité et au parachèvement du processus d'amnistie générale dans les recrutements. Les membres de la société civile ont aussi demandé de hâter de combler les postes vacants à l'IVD.